La compagnie allemande Lufthansa a annoncé jeudi avoir décidé d’injecter jusqu’à 140 millions d’euros dans le capital de sa filiale autrichienne en difficulté, Austrian Airlines, à condition que son plan de restructuration, actuellement dans l’impasse, soit appliqué.
Le groupe a aussi décidé de vendre les 11 Boeing 737 d’Austrian Airlines et de les remplacer par 7 appareils Airbus A320 en crédit-bail, a ajouté le patron du groupe Lufthansa, Christoph Franz.
« Ces décisions doivent être un signal fort du soutien au programme de restructuration d’Austrian Airlines », a-t-il précisé lors de la conférence bilan du groupe à Francfort (ouest), jugeant que la situation de la filiale autrichienne était « critique ».
L’an dernier Austrian Airlines (AUA) a accusé une perte opérationnelle de 62 millions d’euros, à peine mieux qu’en 2010 (-66 millions d’euros). La compagnie employait au 31 décembre dernier 6.777 salariés.
« En contrepartie nous attendons une contribution impérative des partenaires sociaux et des syndicats du personnel navigant et des concessions importantes » afin de mettre au point des conditions de travail « conformes au marché et plus compétitives », a prévenu M. Franz.
Depuis plus de deux semaines la direction d’AUA a entamé des négociations avec les représentants du personnel navigant afin de revoir à la baisse les salaires et retraites fixés par la convention collective de l’entreprise, et ainsi réaliser les économies exigées par la maison mère.
Mais les parties n’arrivent pas à s’entendre sur le montant des réductions des rémunérations. La direction s’est dit prête à discuter encore jusqu’à la fin mars au plus tard.
En cas d’échec, elle se prépare à un transfert d’entreprise vers la compagnie Tyrolean, sa filiale régionale. Le but de cette opération est d’aligner les conventions collectives du personnel navigant d’AUA sur celles de la Tyrolean, 25% moins avantageuses.
Le patron de Lufthansa a aussi appelé le gouvernement autrichien à respecter les conditions de l’accord de vente de ses parts d’Austrian Airlines en 2009, notamment en supprimant une taxe aérienne introduite après la vente d’AUA et qui a, selon M. Franz, « considérablement compliqué la situation d’AUA dans la concurrence internationale ».
source : AFP