C’était à prendre l’amour en haine » Stendhal
Passant avec une aisance étonnante du dessin humoristique à un style bien plus réaliste, Mauricet, le dessinateur des séries Mort de trouille et Basket Dunk, nous propose aujourd’hui un atypique conte gothique.
Garance est une adolescente de notre époque, orpheline de mère, vivant seule avec un père qui ne sait comment lui parler. Entre sa copine - petite amie, sa psy et ses chats, l’héroïne va voir son quotidien bouleversé par l’étrange rencontre qu’elle va faire, un soir, dans un cimetière. Avec ses airs de Dracula contemporain, Ambroise subjugue vite la jeune Garance…
Avec le roman Le Rouge et le Noir de Stendhal en guise de fil rouge, cette histoire vampiresque offre une variation réussie sur le mal et le bien, l’autorisé et l’interdit, la vie et la mort… « Cette série n’est pas du fantastique ou de l’horreur », confie Mauricet. « Pouvoir jouer avec un dessin contrasté, des noirs et des blancs tranchés, tout ça sur des sujets plus profonds – romantisme, sensibilité, désespérance, sentiment d’incompréhension de Garance… –, penser le tout dans son ensemble sans dissocier l’histoire d’un côté et le dessin de l’autre, c’est une véritable envie, une savoureuse récréation. »
Sans rien dévoiler du cliffhanger final, la première partie de cet étonnant diptyque ne devrait laisser le lecteur indifférent. Original et surprenant, jouant de codes connus mais revisités avec audace, cette Bien belle nuance de rouge est une sympathique surprise.
© Brieg F. Haslé
La première édition de cet album est dotée d’un cahier graphique où Pierre Alary, Denis Bodart, Antonio Lapone et d’autres amis dessinateurs de l’auteur présentent leur vision des héros de Mauricet. __________________ Une bien belle nuance de rouge – T.1 : Garance – de Mauricet – Bamboo, collection Grand Angle – 1er mars 2012 – 13,90 €