Magazine Cinéma
1982, une bien belle année pour ceux qui me connaissent mais aussi pour ceux qui auront la joie de découvrir John Rambo, ancien béret vert, sorte de légion du bourrin pour les américains. Et si le personnage est mondialement connu, ce premier volet est peut être le plus discret. Ici, pas de russes, pas de viets! Rambo combat son pire ennemi, lui même!...excepté ce connard de shérif qui veut user de sa petite autorité sur une véritable machine de guerre.Pour ceux qui l'ignoreraient, John Rambo est un vétéran du Vietnam de retour dans un pays qu'il ne comprend plus. La vérité, il voulait juste grailler!!! Au lieu de ça, il est pris à parti par ce shérif qui se fait un malin plaisir d'organiser une véritable chasse à l'homme pour prouver à son petit monde qu'il en a une plus grosse. Grossièrement, c'est à peu prés l'histoire de ce premier épisode. De fil en aiguille, Rambo pète littéralement un plomb allant jusqu'à organiser son propre Koh Lanta dans la forêt voisine. Il se camoufle avec des branchages et se fabrique des vêtements avec un vieux sac de jute taillé au couteau. Il bouffe un sanglier semi cru et parsème la forêt de pièges plus vicieux les uns que les autres. Le conflit vietnamien l'a détruit, le shérif ne fait que raviver les flammes en organisant une battue jamais vu dans le patelin. Même le grand David Caruso des Experts reconnaissable malgré son acné juvénile, n'y pourra rien. John Rambo est entraîné pour ce genre de situation, il est la fierté de l'armée américaine et le fer de lance contre le communisme...pardon je m'égare....
La seconde partie du film voit l'arrivée du Colonel Trautman, celui là même qui a formé Rambo avant qu'il ne pète une durite. Connaissant le passif du bonhomme, il tente le tout pour le tout pour le ramener à la raison et éviter qu'une guerre locale ne dégénère rapidement. Malgré la hiérarchie, Rambo n'est pas prêt de céder invoquant un pays qui l'a abandonné et une guerre qui n'était pas la sienne pour justifier le fait qu'il mette à sac cette petite ville de fachos. En effet, Rambo est pris à parti juste sur un délit de sale gueule. Bon ok, Sly n'est pas une gravure de mode mais de là à en faire un bouc émissaire, il n'en fallait pas plus.
Aussi fascinant soit il, John Rambo reste un criminel dans ce film. Avec du recul, je me demande ce que pensaient mes parents quand j'entourais ma longue chevelure d'un bandeau rouge et que je jouais au héros vengeur dans le jardin à l'abri du monde extérieur...j'aurai flippé à leur place! C'était un coup à me retrouver en maison d'internement pour ma majorité!Fait étonnant, je viens de lire que Dustin Hoffman était pressenti pour le rôle de John Rambo à l'origine du projet...sérieusement de qui se moque t-on là? Il doit peser 60 Kg tout mouillé et tenir un fusil à pompe comme on mange un eskimo. Heureusement que Stallone passait une oreille par là quand le projet final s'est monté! Au final, le film est quand même réussi pour l'époque à laquelle il a été tourné. En plus d'être divertissant et plutôt bien réalisé, il agit sous couvert d'un message à double sens pro et anti guerre. Comme quoi, cette année 1982 a vu naître de bien belles choses!
Extrait musical