Écouter un disque de Damien Jurado revient à prendre la route au volant d’une Buick Roadmaster version année 50, les vitres grandes ouvertes, le soleil couchant de l’Arizona en ligne de mire et un œil sur le rétro pour regarder dans le passé. On a l’impression de vivre le rêve américain. Enfin du moins c’est ce que le natif de Seattle m’offre à l’écoute de ses disques.
La musique de Damien Jurado est vraiment racée américaine. Il fait partie de ces songwriters folk qui ont un don pour décrire leur pays à travers chaque note et chaque son. Maraqopa est une fois de plus une œuvre qui témoigne de son attachement à une culture, à un pays. On peut toujours entendre l’héritage de Neil Young comme sur sa chanson "Maraqopa" ou sur la très électrique "Nothing is the News" mais pas seulement. Les compositions de Damien Jurado ont pris du volume depuis qu’il collabore avec Richard Swift (Saint Bartlett, le précédent disque était leur première collaboration). Le producteur a apprivoisé le folkeux à fleur de peau et lui a apporté de délicates finitions assez discrètes pour ne pas enlever le charme à son écriture. Il offre ainsi de nouvelles orientations à Damien en se tournant vers des sonorités rétro. On remonte le temps pour trouver des ambiances fifties sixties, entre soul, samba et cha cha cha ("This Time Next Year", "Working Titles"). La touche Swift c’est un clavier, un effet sur la voix, un claquement doigt ou un chœur, de quoi illuminer des compositions déjà riche en intensité.
Cette association qui m’avait déjà plu sur Saint Bartlett, me convainc définitivement sur Maraqopa, qui sans être du niveau de Ghost of David, est un très bon disque de la part d’un artiste régulier et surtout définitivement essentiel !
Extrait : Working Titles