Intervention en séance plénière de Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de gauche, à propos de l'incitation à la haine raciale.
Nous sommes aujourd'hui dans un débat sur un site internet hollandais qui incite ouvertement à la haine et à la xénophobie vis-à-vis des travailleurs est européens.
Voici ce qu'on peut lire sur ce site : "Avez-vous des soucis avec des immigrés est-européens? Avez-vous perdu votre emploi à cause d'un Polonais, d'un Bulgare? d'un Roumain ou autre? Racontez-nous!"
Cela laisse sans voix. C'est de l'incitation à la haine raciale. Il semble en outre que ce site reçoivent plus de 10 000 plaintes par jour.
L'auteur ? Un parti d'extrême-droite. Ce serait grave en soi, mais de surcroît il est effectivement, comme cela à déjà été dit, membre de la coalition parlementaire qui soutient l'actuel gouvernement hollandais. Lequel se refuse à le condamner...
La présidence danoise et la Commission viennent de condamner cette initiative mais vous continuez aussi à renvoyer vers les Etats membres et leurs tribunaux. Je croyais que la Commission était gardienne des Traités, que la liberté de circulation et la non-discrimination faisait partie des valeurs de l'Union européenne. Je constate que certaines valeurs sont plus importantes que d'autres. Qu'en matière économique, quand il s'agit de libre circulation des marchandises ou des capitaux, des entraves à la concurrence, la Commission est plus prompte à condamner.
Comment voulez-vous que les citoyens ne s'interrogent pas sur les vraies valeurs de l'Union européenne ?
Mais il y a pire. Des pratiques analogues se développent dans de nombreux Etats membres.
En Pologne deux sites d'extrême-droite désignent comme ennemi de la race, pêle-mêle, les militants de gauche, les homosexuels et les étrangers.
En Lettonie on fait la chasse aux Russes à travers leurs plaques d'immatriculation. Tant en Pologne qu'en Lettonie des informations très personnelles circulent sur les personnes concernées aux mépris de la protection des données.
Au Luxembourg une loi a été voté restreignant l'accès aux allocations familiales pour les résidents étrangers.
On a déjà beaucoup parlé de la Hongrie.
Et Monsieur Verhofstadt nous a parlé de la France. Effectivement notre président de la République en campagne, après s'être attaqué aux Roms, veux lancer des référendums sur l'immigration et met en cause l'espace Schengen.
Tout cela est insupportable. Cela rappelle de tristes souvenirs et pas seulement en Europe de l'Est.
Ne nous contentons pas de belles paroles et passons aux actes. Il est grand temps.