Carton rouge : Le rapport Perruchot

Publié le 14 mars 2012 par Plumesolidaire

Le Rapport Nicolas Perruchot, rapporteur de la commission d'enquête sur l'argent des syndicats

Pour la première fois depuis la création de la V ème République en 1958, un rapport est interdit.

Le Point l'a publié dans son intégralité à l'exception des débats de la commission. Je le reprends ici : rapport-perruchot

4 milliards d'euros qui sortent du budget de l'Etat et dont les citoyens n'auraient pas droit à en connaître l'usage  !

4 milliards, c'est pas rien quand même.

Plume Solidaire


Les matins - Nicolas Perruchot et Marcel Grignard par franceculture

Début de l'émission à partir de la 36 ème seconde

Argent des syndicats : l'intégralité du rapport Perruchot

Le Point.fr - Publié le 16/02/2012

Par Patrick Bonazza et Mélanie Delattre

 

DOCUMENT. C'est le rapport que toute la classe politique veut enterrer.

Le Point.fr le publie en intégralité.


Le rapport Perruchot, du nom du député Nouveau Centre rapporteur de la commission d'enquête, a été enterré en novembre 2011 sans autre forme de procès. Officiellement, il ne pourra être publié que dans trente ans ! De larges extraits du rapport avaient déjà été édités dans Le Figaro. Le Point.fr vous le propose aujourd'hui dans son intégralité.

Le rapport visait à faire la lumière sur les finances encore très opaques des syndicats, tant ouvriers que patronaux. Son histoire n'est pas banale. Tout commence en 2007, lorsque Nicolas Perruchot, député du Loir-et-Cher connu pour avoir été le "tombeur" de Jack Lang à la mairie de Blois, propose la création d'une commission d'enquête. L'accueil est froid. Mais en 2010, le Nouveau Centre utilise le "droit de tirage", qui autorise chaque groupe parlementaire à réclamer la création d'une commission d'enquête pour rouvrir le débat.

Consternant

Tous les groupes, UMP, socialistes, Verts, se cabrent. L'Élysée aussi rechigne à chatouiller les centrales syndicales à quelques mois de la présidentielle. Mais la commission est quand même mise en place. Le rapport est rédigé. Sur les trente membres de la commission, seuls neuf participent au vote. Deux centristes votent pour, trois socialistes contre et quatre élus UMP s'abstiennent. Le rapport Perruchot, puisqu'il n'a pas été adopté, ne sera pas publié, fait rarissime pour la Ve République.

Le Point.fr, en le mettant en ligne, décide de rendre chacun juge de son contenu. Le rapport n'est pas d'une lecture facile. Il ressort tout de même que :

- Les syndicats patronaux, en dépit de leur opulence, "tapent" dans les fonds des organismes paritaires (Sécurité sociale, Unedic, formation...).

- Les syndicats ouvriers vivent aux crochets de l'État et des organismes paritaires.

- Le syndicat agricole dominant, la FNSEA, a un art éprouvé pour confondre fonds publics et militantisme.

Au total, le rapport Perruchot dresse, entre les lignes, un rapport consternant de la vie syndicale en France. À base de combines et de faux-semblants. Où l'État participe à un jeu de rôle avec des apparatchiks syndicaux qui ne représentent pas grand-chose. La France compte 8 % de syndiqués et huit "grands" syndicats. Qui ne courent pas derrière les militants et leurs cotisations tellement il est plus facile d'actionner d'autres pompes à fric (parmi lesquelles les comités d'entreprise des sociétés publiques).

Cliquez ici pour consulter la version intégrale du rapport Perruchot (sans les annexes consacrées aux auditions).

Le Point.fr - Publié le 13/12/2011

Argent des syndicats : polémique autour d'un rapport "enterré"


Le Point.fr - Publié le 13/12/2011 à 10:12

Un rapport parlementaire potentiellement explosif est l'objet de toutes les spéculations.

Les syndicats français ont fait voeu de transparence mardi après l'"enterrement" d'un rapport parlementaire potentiellement explosif sur le financement de leurs organisations. Le rapport d'enquête, qui a demandé six mois de travail à la commission dont le rapporteur était le député Nouveau Centre Nicolas Perruchot, a été rejeté le 30 novembre, fait exceptionnel, entraînant sa non-publication. Nicolas Perruchot estime que le sujet a été jugé "trop sensible à six mois de la présidentielle".

"Je persiste à penser que les gens regrettent, comme moi, ce déni de démocratie", déclare-t-il dans Le Parisien. Le député rappelle qu'il risque des poursuites judiciaires s'il évoque le contenu du document portant sur les budgets et les circuits de financement des syndicats. Le rapport parlementaire contenait "des chiffres qui, mis bout à bout, peuvent surprendre par leur ampleur", explique Nicolas Perruchot. "Et ce, d'autant plus que l'opacité des financements, comme la quasi-absence de contrôle, rend ce système perfectible." Les dirigeants de la CGT et de la CFDT ont tous deux jugé la "situation insupportable" et réclamé la publication du document, dont "la plupart des exemplaires ont été passés à la broyeuse", selon Nicolas Perruchot.

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, en a appelé au président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer. "La non-parution de ce document a multiplié les allégations et les suspicions à l'égard des syndicats", a-t-il déploré sur RTL. "Je vais m'adresser au président de l'Assemblée nationale, M. Accoyer, et je vais lui demander officiellement au nom de la CGT la publication de ce rapport", a-t-il ajouté, précisant que 70 % de l'argent de la CGT provenait des cotisations de ses membres et 12 % de fonds publics. Son collègue de la CFDT, François Chérèque, a rappelé qu'il était tenu au silence sur ce rapport. "Je n'ai pas la possibilité de le commenter, parce que j'ai juré devant la commission parlementaire que s'il n'était pas publié je n'avais pas le droit, sous peine d'amende, de pouvoir le commenter", a-t-il déclaré sur i>Télé.