Au Petit Montparnasse, l'actrice Stéphanie Bataille incarne la célèbre collectionneuse Peggy Guggenheim à travers un texte de l'auteur américain Lanie Robertson. Une série de confidences plus ou moins intimes retraçant la vie d'une personnalité hors du commun, moderne, excentrique, courageuse, libérée, passionnée et passionnante, visionnaire, qui investit, sans arrière pensée spéculative, toute sa fortune dans l'art contemporain, et son mécénat.
A l'image de Madame Guggenheim, ce monologue, très théâtral, est intelligent, vif, drôle, parfois grivois. Emouvant également. Tout en se racontant, le personnage évoque l'ensemble des courants avant-gardistes de la première moitié du 20ème siècle (Cubisme, Futurisme, Surréalisme, Dadaïsme...). Prenant soin d'éviter le cours d'histoire de l'art, il donne cependant suffisamment de clés au spectateur béotien pour qu'il s'intéresse aux artistes évoqués et fonce, sitôt le spectacle achevé, au musée le plus proche.
Le portait se révèle d'autant plus réussi que Stéphanie Bataille est une Peggy convaincante, lui insufflant toute son énergie, son ardeur, sa sincérité et sa sensibilité. Subtilement dirigée par Christophe Lidon, elle déploie une jolie palette de possibilités et fait merveilleusement passer l'amour de la collectionneuse pour "ses enfants", comme celle-ci se plaisait à désigner ses oeuvres...
Enfin, une scénographie représentant le dressing de l'héroïne dans lequel trônent des robes signées de ses petits protégés offre un cadre simple et élégant au propos comme à la comédienne.
Allez-y !
Photo : Lot