L'histoire: 73 avant JC. Un esclave thrace du nom de Spartacus est enrôlé par Lentulus Batiatus pour devenir gladiateur. Mais il va finir par se rebeller et mener son armée de gladiateurs contre celle de Crassus, général de l'Empire romain...
La critique d'Alice In Oliver:
Attention, péplum d'anthologie ! J'ai nommé Spartacus, réalisé par Stanley Kubrick en 1960. Après Ben-Hur, Spartacus est probablement le second meilleur film du genre, suivi de très près par Gladiator, le long métrage de Ridley Scott s'inspirant largement du film de Stanley Kubrick.
Spartacus obtiendra quatres oscars: meilleur second rôle pour Peter Ustinov, meilleure direction artistique, meilleurs costumes et meilleure photographie.
Pourtant, dans la filmographie de Stanley Kubrick, Spartacus est le seul film renié par le réalisateur. Kirk Douglas, qui interprète le personnage principal, le même Spartacus, est également producteur du film.
Dans un premier temps, l'acteur se fâche avec Anthony Mann, le premier réalisateur du film, et choisit Stanley Kubrick pour le remplacer.
Kubrick n'aura donc pas les mains libres sur ce projet démesuré, le budget du film atteignant les 13 millions de dollars.
C'est presque le budget de Ben-Hur (16 millions de dollars). Ensuite, le scénario de Spartacus est signé par Dalton Trumbo et Howard Fast, victimes du maccarthysme ambiant. Spartacus est donc marqué par la plume des deux auteurs.
Plus que jamais, la narration du film respire la révolte au nom de la liberté et suit le périple d'un esclave, Spartacus, qui devient malgré lui gladiateur.
Le scénario est connu de tous. Impliqué dans le projet, Kirk Douglas est totalement investi dans son personnage, appelé à devenir un martyr.
En dehors de Kirk Douglas et de Peter Ustinov que j'ai déjà cités, Spartacus réunit également Laurence Olivier, Jean Simmons, Tony Curtis, Charles Laughton, Woody Strode et John Ireland.
Plus que jamais, Spartacus est un film virulent et engagé. Finalement, les conditions de tournage, largement évoquées plus haut, préfigurent le scénario de ce péplum ambitieux. A travers l'histoire de cet esclave se révoltant contre l'ordre établi, c'est aussi l'Amérique triomphante et conformiste qui est visée par Dalton Trumbo et Howard Fast. Vexé de ne pas avoir obtenu le premier rôle dans Ben-Hur, Kirk Douglas dégaine et signe son péplum à lui. Condamné à subir les exigences de ces diverses personnalités de la littérature et du cinéma, Stanley Kubrick doit composer avec un scénario verrouillé.
Le cinéaste ne pourra jamais imposer sa vision et son univers dans ce péplum et surtout, dans cette grosse production hollywoodienne.
Pourtant, contre toute attente, la recette fonctionne à merveille grâce à l'implication de son acteur principal. Mais ce serait vite oublier l'excellente composition des autres interprètes. Mention spéciale à Tony Curtis, Laurence Olivier et Peter Ustinov. Ensuite, Stanley Kubrick fait ce qu'on attend de lui.
Le spectacle est donc au rendez-vous et le péplum bénéficie d'une superbe photographie. Bref, un excellent film de genre, certes un peu mégalo, mais indéniablement brillant, violent et toujours passionnant.
Note: 18.5/20