Jusqu’alors épargné des batailles juridiques que se livrent actuellement les entreprises de haute technologie, l’internet semble vivre ses derniers jours de paix et de quiétude puisque les grands noms du secteur semblent préparer leurs armes en prévision de joyeusetés juridiques.
Après l’attaque de Facebook par Yahoo! pour violations de brevets, voilà qu’AOL décide de mettre une pression supplémentaire sur ses concurrents (mais également partenaires) en affirmant détenir entre 700 et 800 brevets « vraiment importants » pour toute entreprise affiliée de près ou de loin aux activités sur internet.
Tim Armstrong, PDG d’AOL ne laisse par ailleurs planner aucun doutes sur la manière dont la société entend exploiter ses brevets. Il affirme ainsi que la stratégie de Yahoo! a été repensée afin d’être en mesure de faire peser son portefeuille de brevet dans ses futures sources de financement.
Sont ainsi dans le collimateur d’AOL tous les « gros poissons », Facebook, Google et Microsoft parmi bien d’autres. L’histoire récente nous a montré qu’il existe deux issues claires lorsqu’une société commence à entrer dans une logique de guerre de brevets : Soit elle possède des reins solides et s’assure des acquisitions de brevets et de structures stratégiques en ce sens (Apple, Google/Motorola Mobility), soit elle est en mauvaise situation financière et tente de rassurer ses investisseurs en brandissant l’arme de la violation de brevets en espérant engranger quelques millions de dollars.
Nous pencherions d’avantage pour la deuxième option pour AOL. La société n’a eu de cesse d’accuser des pertes ces 3 dernières années, sur l’année 2011 seule, AOL aura vu ses revenus baisser de 26%. Le remplacement de l’ancien patron au profit de Tim Armstrong est également le témoignage que l’entreprise a un besoin d’effectuer un tournant dans son histoire surtout attendu de cette information :
80% des abonnés à AOL à l’heure actuelle, dont il tire une grande partie de ses revenus n’ont en réalité absolument pas besoin du service qui les intéressent : les e-mails. En effet, que ce soit par fainéantise ou par méconnaissance, 80% des abonnés pensent payer pour avoir le droit d’utiliser une adresse mail, à l’heure où des services gratuits existent et se sont d’ailleurs généralisés.
C’est donc sur une base relativement friable qu’AOL se prépare à livrer bataille et nous ne sommes pas convaincus que la société en sorte aussi bien qu’elle s’apprête à y entrer.
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