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Justin Thornton et Thea Bregazzi, le couple derrière Preen.
Qui connaît Preen ? non mais sérieux ! Qui connaît Preen ?!!! On est là, tranquilles sur style.com, en se disant que la fashion week de New York sera encore aussi intéressante qu'un film avec Katherine Heigl, et puis on ne sait pas pourquoi, on voit et on clique sur ce truc… Preen. Enfin, si, on sait pourquoi : Preen. C'est quoi, ce nom ? Preen ?! On a envie de le hurler 15 000 fois tant ça sonne… pour être hurlé 15 000 fois (avec hystérie). À la base, on ne sait pas ce que c'est, on ne sait pas si c'est rance ou génial: alors on a un peu peur d'être déçu et que finalement ça sonne plus comme un nom de marque de tampon plutôt que celui d'un oiseau rare de Tasmanie. To be cool or not to be, that was the question. Bref, on n’arrêtait pas de dire " PREEN ! Bordel ! ". Et puis, c'est apparu. Et là… ben… MERDE, QUOI ! La bouche bave et ne dit plus rien du tout. On ne fait plus les malins et la crise d'hystérie est momentanément interrompue par une grosse claque dans nos gueules. PREEN !
La marque anglaise d'origine, qui a débarqué sur la scène new-yorkaise pour l'été 2008 (les gros blaireaux que nous sommes ont JUSTE quelques années de retard), est un savant mélange d'imprimés graphiques, d'architecture sévère, d'outrance bien placée et parfois de couleurs qui peuvent t'agresser un peu la gueule. Mais ça ressemble surtout à Phoebe Philo qui a passé une soirée saupoudrée d'ecstasy et qui est restée perchée grave. À la fois complètement minimal et totalement barge, Preen est le démentiel compromis entre une mode aux lignes strictes et un feu d'artifice de créativité. Pourquoi on ne l'a pas repéré avant ? On n’en sait rien. Peut-être parce que Preen n'a pas besoin de promouvoir son style, les clientes viennent à eux d'elles-mêmes. Ce qui est sûr, c'est que la marque de Justin Thornton et Thea Bregazzi est assez innovante pour se permettre l'insolence de faire des pubs rares et discrètes.
Pour l'hiver prochain, le duo qui s'est rencontré sur l'île de Man et qui a commencé avec une boutique vendant des pièces ponctuelles (on adore !) propose une garde-robe qui joue avec les frontières du putassier, en tout cas qui se veut outrageusement sexy : des jupes crayon en abondance, l'utilisation ravageuse d'une transparence assumée, de la fourrure bigarrée, du blanc sur du orange éboueur, une allure de secrétaire un peu salasse, mais que le choix des matières et des coupes n'expose pas trop à la vulgarité.
Il faut dire aussi qu'il taquine avec brio les imprimés… Pas vraiment régressifs ou hors de propos mais pas chichiteux pour un sou, ça sent la tapisserie automnale luxueuse et les flaques de peinture balancées à même le tissu. On est dans une confusion des genres chic et un peu ironique, intensément cool, mais qui reste ultra luxe.
Du coup, ben, on a envie de Preen, on veut crier Preen quand on baise. D'ailleurs, on a "Google-isé" le mot, vous savez ce que ça veut dire ? La traduction littérale est : "Se lisser les plumes". Vous avez quelque chose de plus hip en stock que : « Bonjour ! Je porte du "je me lisse les plumes" » ? Nous, non. On trouve juste que c'est le truc le plus cool de la planète luxe grâce à ce côté un brin absurde. Bref, on kiffe grave.
On porte du Preen pour être totalement sexe mais sans en oublier une certaine classe, sans franchement se prendre la tête. Une griffe qui donne envie d'un total look pour exprimer une personnalité hors du commun sans tomber dans la caricature carnavalesque.
Finalement, une des seules marques de la grande échelle qui redonne envie d'être à la saison prochaine pour voir ce qu’ils vont bien pouvoir encore nous inventer. Une sorte de nouveau souffle, de fraîcheur devenus bien rares chez les maisons établies. Une de celles qui affole, au-delà de la question marketing… Si seulement la créativité de nos marques préférées était aussi forte que celle de Preen, on ne serait pas toujours autant en train de gueuler comme les poissonnières du marché de Marseille. Ça fait du bien de recevoir une telle décharge, ça redonne confiance, ça rallume le désir, ça fait sourire. Et surtout, ça rend hystérique pathologique : " Preen !? Preen ! Preen ?! PREEEEN !!!!!!!!!!!!" Bien à vous.