L’économie hongroise est confrontée à d’importants vents contraires. Le ralentissement de l’activité mondiale et les turbulences sur les marchés de capitaux ont précipité une économie déjà fragile et lourdement endettée vers la récession. Néanmoins, des politiques nationales controversées ont également contribué à l’incertitude en sapant la confiance.
Télechargez les données en Excel
Accroître la résistance de l’économie face aux chocs et promouvoir des conditions propices à l’activité des entreprises permettront de stimuler la croissance. La Hongrie est trop vulnérable aux revirements de confiance des investisseurs en raison de l’importance de sa dette en devises. Les programmes de soutien au désendettement des ménages devraient cibler surtout les ménages surendettés et garantir une répartition de la charge entre créanciers, emprunteurs et pouvoirs publics. L’accord conclu à la mi décembre 2011 avec les banques est un pas dans la bonne direction, mais n’est pas suffisamment ciblé sur les emprunteurs en difficulté. Pour éviter un rationnement plus poussé du crédit les banques devraient être recapitalisées si nécessaire par une augmentation de capital, et la taxe bancaire devrait être réduite et remaniée. Un plus grand équilibre des pouvoirs concourrait également à instaurer des conditions plus prévisibles et propices au climat des affaires. Ainsi, les pleins pouvoirs de la Cour constitutionnelle en matière économique devraient être restablis, et il convient de garantir l’indépendance effective de la banque centrale.
Accroître le taux d’activité et améliorer la santé pour stimuler la croissance. Le développement de conditions visant à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale favoriseraient l’activité des femmes. Une meilleure orientation du système éducatif sur les besoins du marché du travail faciliterait l’intégration des jeunes et des Roms. Enfin, la réforme du régime de retraite anticipée et de l’apprentissage tout au long de la vie renforcerait les incitations à travailler plus longtemps. Le système de santé étant peu efficace, il y a lieu d’améliorer les résultats sur le plan de la santé sans obérer les finances publiques notamment par une redistribution des ressources des services hospitaliers aux services ambulatoires et par une meilleure gestion des personnels de santé.