J'aime beaucoup le mode narratif adopté par certaines séries avec les fameuses "voix off", quand elles sont bien utilisées, ce qui est selon moi par exemple le cas dans Grey's Anatomy et One Tree Hill (oui, bon, en français les Frères Scott). Les voix des personnages, le plus souvent respectivement Meredith Grey et Lucas Scott, même si d'autres font régulièrement leur apparition, apportent une sorte de perspective à ce qui est raconté dans l'épisode, et souvent une forme de poésie. Je crois d'ailleurs qu'il n'est pas anodin que ces deux séries s'appuient également sur une BO de très bonne qualité, la musique venant elle aussi renforcer la narration.
Ce qui est assez drôle, c'est que je n'ai découvert ces deux séries qu'assez récemment, n'ayant pas suivi leurs débuts à la télé comme la plupart de mes camarades de classe, car pour moi c'étaient des équivalents djeun's des Feux de l'Amour et ça n'avait pas grand intérêt. D'ailleurs, ma famille en reste convaincue et se moque gentiment de moi quand je suis avidement les aventures des internes de Seattle Grace et des lycéens puis jeunes adultes de Tree Hill.
Mais je ne sais pas, j'y vois quelque chose d'autre maintenant. Une description du passage à l'âge adulte, des hésitations, des évolutions. Ainsi Lucas Scott, qui rêvait d'être basketteur professionnel, finit par devenir écrivain, Brooke Davis la cheerleader devient une talentueuse styliste, Alex Karev passe de la chirurgie plastique à la pédiatrie... Les relations amoureuses chaotiques - je dirais, trop pour être crédibles, mais je n'en suis même pas sûre - ne sont finalement qu'une autre façon de dépeindre cette alternance de certitude et de doute.
Voici deux citations "voix off" qui me semblent bien s'accorder:
Lucas Scott dans l'épisode 5.15 de One Tree Hill: Life is short (La vie est courte):
Sometimes when you're young, you think nothing can hurt you. It's like being invincible. Your whole life is ahead of you, and you have big plans. Big plans. To find your perfect match. The one that completes you. But as you get older, you realize it's not always that easy. It's not until the end of your life that you realize how the plans you made were simply plans. At the end, when you're looking back instead of forward, you want to believe that you made the most of what life gave you. You want to believe that you're leaving something good behind. You want it all to have mattered.
Parfois quand on est jeune, on se dit que rien ne peut nous toucher, comme si on était invincible. On a toute sa vie devant soi et des projets plein la tête, de grands projets. Comme trouver son âme sœur... La personne qui nous complètera vraiment. Mais en vieillissant, on se rend compte que la vie n’est pas si facile. Ce n’est qu’à la fin de notre vie qu’on réalise que nos projets n’étaient rien de plus que des projets. Mais à la fin lorsqu’on regarde son passé et non plus son avenir, on a envie de croire qu’on a profité au maximum de ce que la vie nous a offert. On a envie de croire qu’on laissera quelque chose de bien de notre passage sur terre. On a envie que tout ça ait compté.
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Meredith Grey dans l'épisode 4.08 de Grey's Anatomy: Forever young (Retour au lycée):
There comes a point in your life when you're officially an adult. Suddenly you're old enough to vote, to drink and engage in other adult activities. Suddenly people expect you to be responsible, serious, a grown up. We get taller, we get older. But do we ever really grow up?... In some ways we grow up. We have families. We get married. Divorced. But for the most part, we still have the same problems that we had when we were fifteen. No matter how much we grow taller, grow older, we are still forever stumbling. Forever wondering. Forever young.
Il arrive un moment dans la vie où l'on devient officiellement un adulte. Tout d'un coup, on est en âge de voter, de boire... et de se livrer à d'autres activités pour adultes. Tout d'un coup, on attend de vous que vous soyez responsables, sérieux... Un adulte. On grandit, on vieillit... Mais mûrit-on vraiment?... D'une certaine façon, on grandit. On fonde une famille. On se marie. On divorce. Mais pour l'essentiel, on a toujours les mêmes problèmes que quand on avait quinze ans. Peu importe le fait qu'on grandisse, qu'on vieillisse... On trébuchera toujours. Toujours à se poser des questions... Toujours... Jeunes.