Etant présent lors de l'ouverture du festival Lumière à Lyon, j'ai eu le plaisir de découvrir en avant première le film de Michel Hazavanicus, The Artist. A l'ère du numérique, un film muet pourrait décontenancer, mais c'est un véritable tour de force que réalise ici l'équipe de The Artist.
En effet, ce film vous remplit d'émotions dés les premières minutes, et parvient à garder cette poésie et cette légèreté durant toute la projection. L'absence de parole et la musique magnifique de Ludovic Bource enferme le spectateur dans une atmosphère que seul le cinéma muet permet. Mais en plus de cet aspect lyrique et poétique, le film est ampli de scènes particulièrement drôles dont le tandem Hazavanicus et Dujardin ont le secret.
Jean Dujardin réalise ici une de ses plus grandes performances d'acteur, que le couronnement d'un prix d'interprétation à Cannes appuie fortement. Il semble dans son élément Dujardin ; et lorsqu'il interprète George Valentin, on ne sait plus ou commence le personnage, et ou se termine l'acteur. On oublie peut être, aussi, parfois, le rôle non négligeable de John Goodman en Producteur hollywoodien caricaturale, qui lui va à la perfection.
Mais ce film est avant tout un hommage, un hommage à ce genre quasiment disparu qu'est le cinéma muet. Tout au long les références aux grands du genre nous entoure, que ce soit le refus premier de Chaplin face au cinéma parlant, le sourire de Harold Lloyd ou encore la descente aux enfers de Douglas Fairbanks. Ce film n'est pas juste un film fait " à la façon " des films muets, c'est une véritable incarnation de ce cinéma dont le réalisateur respecte les codes (jusqu'à l'absence du classique baiser hollywoodien absent de nombreux films muets).
La différence qui réside avec l'époque reste la qualité sonore et visuelle de ce film absolument époustouflante. Certains plans sont particulièrement travaillés et esthétiques, Je pense notamment à plusieurs scènes redondantes dans le film (notamment lors de la projection des anciens films, et lorsque Dujardin boit dans un bar sur une table en verre) où le personnage de George Valentin se retrouve par un jeu d'ombre confronté à sa propre image.
Ainsi, tout comme George Valentin, se film nous renvoie à notre propre image du cinéma actuel, qui semble nous réservés encore de très bonnes surprises.