Par pureté peut-être aussi.
Par honnêteté ça c'est certain.
Mais avouer ses torts n'est pas toujours bon. J'y reviendrai.
Ce n'est certes pas donné à tous. Même dans les conneries les plus simples.
Tenez l'autre jour j'avais remarqué qu'un film qui m'intérressait était disponible à une bibliothèque de ma région mais pas celle où je vais habituellement. Je prends ma voiture et me rend sur place. C'est assez loin. Entre le moment où je me déplace et le moment où j'arrive, pas de chance, le film a entretemps été emprunté...Vraiment pas de chance car ce film n'a rien de récent ni de populaire. Je n'en fais pas un drame et confime avec une employée de l'endroit.
Outre le pétrole gaspillé, pas de drame. Je reviens avec autre chose. Un film que j'ai su que j'aimerais avant même de l'avoir vu. À cause des 5 premières bandes annonces précédant le film* qui me faisaient d'extraordinaires promesses. Les bons amis se reconnaissent entre eux. Les bons films aussi. C'étaient des films amis. De toute façon je savais que j'aimerais parce que Sophie Desmarais.
Toutefois, passent les semaines et je n'ai toujours pas de nouvelles. Je vais donc consulter mon dossier par curiosité et m'apperçoit que "la réservation a été annulée"
Par qui?
et surtout pourquoi?
D'autant plus que je vois la copie "disponible" dans leur système. Je les contacte comme on m'invite à le faire pour toute question sur les tractations inexpliquées dans mon dossier et on me dit au bout de la ligne, après plusieurs bégaiements et de multiples transferts téléphonique, que "...la réservation n'a jamais été faite..."
"Impossible puisqu'elle a été "annulée"", lui dis-je, ce qui le rend encore plus mal à l'aise.
C'est tellement peu important je n'en fais pas de cas mais confirme ce qu'ils ne veulent pas confirmer avant de raccrocher:
Cette incapacité à avouer ses torts...
Le même jour, je reçois un avis de contentieux par la poste de la ville de zéros où je loge pour une contravention dite "impayée". Une contravention que j'ai en fait payé 5 jours plus tôt. Je vérifie, le chèque a même été encaissé la veille de l'envoi de cet avis. Je les appelle pour confirmer que tout est en ordre. Cette fois au contraire, on me confirme qu'il s'agit de leur erreur de ne pas tenir compte de cet avis.
Pour une rare fois, j'étais fier de la police.
Ce jour-là, dans la même ville, une taupe se suicide tel que le suggère toute la culture policière au lieu de faire face aux accusations qui l'auraient forcé à avouer qu'il était faible face à l'argent. À avouer ses torts. La police est sans torts. Le suicide de Claude Savoie en 1992 s'est fait dans les exactes même circonstances.
Avouer ses torts, quand ils sont graves peuvent définir le reste de votre vie. Ou accélérer votre mort. Parlez-en à un certain capitaine de bateau italien qui voulait faire une faveur à un membre de l'équipage en s'approchant trop près de la rive.
Sans nommément me pointer, notre département était souvent pointé du doigt, trrrrrrrrrrrrrrrès souvent pour des fautes qui n'avaient rien à voir avec nous. Mais comme nous avions à l'occasion avoué d'autres torts, nous avions du même coup ouvert la porte...
Moi je me dis, savoir reconnaître ses torts, c'est savoir faire preuve d'intelligence sociale.
Avouer ses torts c'est montrer qu'on est sage.
J'ai même la prétention de croire qu'admettre ses erreurs c'est souvent ce qui distingue l'Homme avec un grand H de l'enfant.
Mais c'est peut-être moi encore qui comprend la terre toute à l'envers.
*Le film était d'ailleurs tourné par des amis