C’était en 2005, grâce à un certain ouvrage, imparfait mais substantiellement génial malgré ce défaut forcé, intitulé Les 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie (dans sa version originale : The 1001 albums you have to hear before you die). Un album que j’ai téléchargé, écouté et apprécié. Mais sans plus.
La bombe détonna à la sortie de Back To Black.
Six mois après son tragique départ tellement prédit que cela en devient incroyable : mais qu’est-ce que c’est que ce putain de club des 27 ?! Merde !
Bref, le moment de revenir d’abord sur Frank était venu. Plus que celui d’aller écouter des inédits posthume.
Frank possède déjà tout d’un grand disque : à savoir, des qualités et des défauts pêle-mêle. D’ailleurs, l’un des rares reproches que je ferai à ce premier opus repose essentiellement sur la production qui, parfois, n’est tout simplement pas à la hauteur. À l’inverse, la première qualité d’Amy Winehouse sur Frank est elle-même : oui, sa voix ne peut que mettre tout le monde d’accord. Qu’on aime ou non le personnage qu’elle deviendra après ce premier album justement. Il n’y a qu’à comparer les deux livrets et leur photos respectives : la jeune et jolie fille prise naturellement en photo chez elle, totalement à l’aise, décomplexée de tout et rien à la fois, est devenue une star ultra sexy, tatouée, trop mince : en somme, attrapée dans la spirale commerciale, telle une Marilyn Monroe.
Hormis les « Intro » et « Outro », treize titres composent Frank. Au rang des meilleurs se trouvent : « Stronger than me », « Know you now », « There is no greater love », « Take the box », « What is it about men », « Help yourself » et « Amy Amy Amy ».
La palme de la meilleure prod’ aurait dû revenir à « In my bed » : malheureusement, elle s’étiole et perd en efficacité lors du refrain, et la puissance initiale de « In my bed » s’efface totalement devant les autres titres précédemment cité.
Le constat est forcément amer : après deux disques à la fois très bons et très ambitieux, il était logique d’attendre et espérer qu’Amy Winehouse sorte, si ce n’était un chef-d’oeuvre, un troisième album génial. Il ne nous reste que des débuts très prometteurs et une suite qui l’était encore plus. Le succès commerciale n’aura sûrement pas aidé à apaiser la flamme qui l’a probablement consumée : mais Amy Winehouse, sa voix, son visage et ses frasques, resteront comme encrés en nous, tatoués, scarifiés ou, plus simplement, dans nos cœurs.
(in heepro.wordpress.com, le 14/03/2012)
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Voir aussi : Back To Black