L’insomnie, Debussy

Publié le 14 mars 2012 par Mademoiselledupetitbois @MlleduPetitBois

La mélancolie aux trousses ? Claude à la rescousse.

Intermède, nocturne. Certains moments s’imposent à nous dans l’existence. De ces moments que l’on préférerait éviter. Ceux-là même où l’on se dit : “Bon, et maintenant quoi ?” Oui, ces perfides moments où l’on s’arrête malgré soi à penser le chemin parcouru, ce qui resterait à faire, et… ce qui ne va pas, là, maintenant. Comme ce truc professionnel que l’on espère, comme ce beau brun aux yeux bleus qui vit à deux milles bornes de là, comme ce léger surpoids hivernal qui ne doit pas rester là, comme cette c******* de banquière qu’est franchement pas sympa. Oui, ces moments où l’on zieute ce qui ne va pas plutôt que… Et l’on se demande alors : on fait quoi pour tenir ? Pour continuer ? Pour avancer ? L’heure est grave, hein ?… Boh… (<- haussement d’épaules)
Chez moi, ces instants-là surgissent souvent passé minuit, quand ils ne sont pas omniprésents. Humeur nocturne, donc. Blue, round midnight. C’est donc l’heure parfaite pour… écouter du jazz ? Non, pas cette fois. Cette fois ce sera un nocturne de mon très cher Debussy.

Claude Debussy est né il y a 150 ans. Raison pour laquelle un très beau programme lui est dédié au musée d’Orsay et à l’Orangerie. Expo, concerts, conférences. De lui, je n’ai pas encore tout écouté – et fort heureusement, il me reste ainsi merveilles à découvrir. Mais j’aime particulièrement ce compositeur, car je trouve, très simplement, sa musique visuelle. Quelque chose de l’ordre de la synesthésie. Et sa figure appelle une époque, d’autres noms, d’illustres artistes qu’il fréquentait : Paul Valéry, Pierre Louÿs, Erik Satie (ses témoins de mariage, mais je ne saurais dire lequel car il s’est marié à trois reprises), Camille Claudel, Maurice Maeterlinck dont la pièce de théâtre Pelléas et Mélisande devint opéra grâce à lui.

Dans l’une de ces projections absurdes de l’imagination, je me dis que j’aurais adoré faire partie des spectateurs du Théâtre du Châtelet en 1912… qui découvrait Nijinsky, dirigé par Diaghilev maître des Ballets russes, dans l’extraordinaire Prélude à l’après-midi d’un faune, inspiré par le poème de Mallarmé, autre ami. Ce prélude est ensorcelant, magnétique et magique (il me ramène, personnellement, sur une scène théâtrale). Mais comme j’ai parlé d’humeur nocturne, je vous laisse le découvrir par devers vous, et choisis cette pièce sublime :

En mai aura lieu à l’Orangerie une lecture des correspondances de l’artiste avec tout cette clique 1900 flamboyante. Et le lecteur annoncé est l’immense comédien Didier Sandre. Ce sera un beau moment, à n’en pas douter. En attendant, allez donc découvrir l’expo et pourquoi pas suivre la visite-conférence organisée tous les samedis à 11 heures.

Debussy, la musique et les arts, jusqu’au 11 juin. Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries. Programme à parcourir ici.

L’opéra Pelléas et Mélisande à l’opéra Bastille, actuellement, jusqu’au 16 mars.

Ps. Je vous présente d’ores et déjà mes excuses, car je vais vous abandonner quelque temps. Je vous recommande ceci étant d’aller aussi, côté musique, découvrir l’expo Bob Dylan, l’un de mes rocking heroes, à la Cité de la Musique