Elle est le fruit d’une collaboration étroite entre Alstom (le concepteur et assembleur final), STX (le fabricant de la base, appelée "jacket") et LM Wind Power (le fabricant des pâles).
Source : www.energiesdelamer.blogspot.com
Pour Alstom, la construction de ce prototype Haliade, s’inscrit dans le cadre d’un appel d’offres public, passé par le Gouvernement Français, et aussi, dans sa volonté, d’étendre son savoir-faire en la matière à l’international.
Les entreprises candidatant à cet appel d’offres public avaient jusqu’au 11 janvier 2012 pour déposer leur candidature à la Commission de Régulation de l’Energie pour l’appel d’offres concernant la construction de cinq parcs éoliens au large du littoral nord-ouest français.
Cet appel d’offres stratégique représente un marché de dix milliards d’euros, soit 500 éoliennes géantes. La réponse du Gouvernement français sera connue dans le courant de l’année 2013.
Trois industriels participent à cette mise en concurrence : le groupe Alstom en consortium avec EDF Énergies Nouvelles, le groupe GDF-Suez en partenariat avec Areva et Iberdrola, aussi en partenariat avec Areva.
Les participants seront évalués sur les critères suivants :
– la qualité du projet industriel et social (40%),
– le prix d’achat de l’électricité proposée (40%),
– le respect de la mer et de ses usages (20%).
Source : http://www.meretmarine.com
Haliade servira aussi de prototype et de base d’essais à Alstom, pour le projet des cinq parcs éoliens, si sa candidature est retenue. L’objectif principal est, en effet, d’étudier les besoins en exploitation et en maintenance de cette éolienne pendant les cinq prochaines années. Cette éolienne offshore aura la particularité d’être installée sur terre durant la phase de test, puis, par la suite, elle sera réimplantée en mer.
Le projet Haliade en quelques chiffres :
– 75 mètres : la hauteur du mât,
– 25 mètres : la hauteur des fondations,
– 73,5 mètres : la longueur d’une pâle,
– 150 mètres : le diamètre du rotor.
Haliade sera dotée d’une turbine de 6 MW de puissance, soit presque le double des éoliennes offshore les plus puissantes actuellement en service. Haliade sera aussi capable de produire de l’électricité dès lors que le vent dépassera les 3 m/s (10,8 km/h) et jusqu’à un vent de 25 m/s (90 km/h). Selon les calculs de son concepteur, le fonctionnement d’Haliade sera optimum entre -10 et 40°C. Elle devrait permettre l’approvisionnement en électricité de près de 8 000 foyers.
Source : http://www.sun-sentinel.com
Ce chantier est implanté au Carnet en Loire-Atlantique, à l’endroit même, où des écologistes se sont battus pour empêcher la construction d’une centrale nucléaire pendant plusieurs dizaines d’années.
Frédéric Hendrick, vice-président d’Alstom et responsable du secteur éolien, a souligné que "cela fait vingt ans qu’Alstom n’a pas construit d’usine en France, c’est une opportunité à saisir qui serait un symbole fort". Pour ce projet, si sa candidature est retenue, Alstom prévoit de créer quatre usines : deux à Saint-Nazaire pour les générateurs et les nacelles, et deux à Cherbourg pour les pâles et les mâts. Cela devrait aboutir à la création de 7.500 emplois. D’ailleurs, Frédéric Hendrick a précisé que "les ouvriers du chantier de l’EPR de Flamanville pourront être reconvertis sur ce nouveau chantier".
Les premiers tours de pâles du prototype sont prévus pour le mois d’avril, l’IMEDD ne manquera pas de partager ce moment sur "ON THE MOVE!".
Economie : 9/10
L’appel d’offres retient un taux de 40% pour la valeur économique attribuée au Prix de l’Electricité Proposée.
Ce projet prévoit aussi des relations industrielles (ingénierie, technicité,…), des créations d’usines et des créations durables d’emplois (pour la conception, le montage et la maintenance des éoliennes offshore). Cela présage d’un dynamisme économique annexe dans la région : transport des éoliennes, immobilier, agroalimentaire,…
Social : 9/10
Le caractère social de ce projet (à savoir, la création d’emplois), est intégrée dans le marché public, dans le critère de la qualité du projet industriel, c’est à dire en amont.
Ce projet d’éoliennes offshore est créateur d’emplois pour un certain nombre d’années, dans un bassin géographique, où le savoir-faire industriel est déjà internationalement reconnu, par exemple, dans l’aéronautique, avec Airbus, ou dans le secteur naval, avec STX EUROPE (ex-Chantiers de l’Atlantique).
Ce projet va donc permettre, à ce bassin industriel de développer une compétence et un savoir-faire valorisables à l’international, sur d’autres marchés.
Ce type de projet est fédérateur pour les populations locales, et il présente une opportunité de développement touristique (après le Millénium, le Queen Mary II, les Nazairiens pourraient bien suivre le départ des éoliennes offshore). Cela permet aussi aux communes avoisinantes de s’ancrer dans une politique et des actions concrètes en faveur des énergies renouvelables et de contribuer ainsi, à l’amélioration de leur image sociétale, vis-à-vis de leurs parties prenantes.
Environnement : 8/10
Dans l’appel d’offres, le commanditaire public évaluera chaque groupement, sur l’axe environnemental et sociétal, à hauteur de 20%. Cela concerne notamment le respect de la mer (études environnementales), et les usages de la mer (respect des zones de pêches par exemple). Ces éoliennes offshore représentent un véritable projet de développement durable, apportant opportunités économiques et développement social, dans un cadre de préservation environnemental et humain.