Mardi confession : « Je suis un socio-traître : je pense que le seul vote utile, c’est Mélenchon »

Chuuuttttt ! Les amis, surtout, ne dites rien ! Cela pourrait nous porter la poisse ! Faire le jeu du Front National ! Permettre la réélection de Nicolas Sarkozy et pourquoi pas, si vous continuez ainsi,  nous précipiter droit en enfer, faire venir sur terre les cohortes damnées de Satan Trismégiste et contribuer à voir s’abattre des nuées de sauterelles carnivores ! Soyons maudits d’avoir apporté le malheur sur toute la gauche !

Car c’est un formidable tabou que je viens de lever là. Je n’avais pas le droit. Il est interdire de dire haut et fort que le roi est nu, qu’il n’est pas conforme à nos convictions, comme je l’ai toujours fait, avec ou sans sondages qui n’engagent que ceux qui y croient, et cela bien avant sa désignation aux primaires : c ‘est le plus mauvais candidat qui soit. Pour la gauche en tous cas. Et ce n’est pas le nombre de ceux qui l’ont sorti des urnes qui me fera changer d’avis. Déjà en 2002 et 2007, vous vous étiez trompés, aveuglés par vos belles certitudes. Et vous avez récidivé, n’avez rien compris, n’avez tiré aucune leçon de l’histoire, préférant vous réfugier dans je ne sais quelle théorie du complot… Là où la réalité est bien plus simple : vous n’avez pas su assumer vos valeurs de gauche, représenter une véritable alternative populaire. Vous avez préféré penser qu’en les atténuant, vous feriez moins peur, que vous attireriez les faveurs d’un plus grand nombre, et ratisseriez large jusqu’au Centre droit, ce qui ferait votre succès… La suite ne vous a pourtant pas donné raison ! Qu’à cela ne tienne : vous persistez. Envers et contre le désespoir de ceux et celles pour lesquels je combats. Car ce n’est pas de moi dont il s ‘agit, ma petite personne, on s’en fout.

Socialistes, vos lunettes roses sont elles si embuées que cela,  que vous ne puissiez pas voir à quel point ce candidat là est bien peu crédible auprès des gens les plus modestes, qui ne voteront pas pour lui ? Êtes vous si détachés de la réalité que vous ne puissiez plus voir ni entendre que nos concitoyens les plus désespérés par une situation sans précédents, qui ne croient plus en la politique, ne peuvent plus croire en ce genre d’ homme si peu providentiel, et de positionnement politique si ambigu ?

Quand aux autres, comment voulez vous qu’ils puissent prendre au sérieux quelqu’un qui change d’avis comme de chemise, d’une telle inconstance que même ses plus belles idées, il cherche dès le lendemain, effrayé par sa propre audace, à les atténuer, là où son adversaire a déjà une longueur d’avance, allant jusqu’à reprendre  à son profit une idée du Front de Gauche… Là où les socialistes nous ont autrefois, si souvent, traités par le mépris ?

Pourtant une autre gauche est possible. Et c’est celle que je défends, ne vous en déplaise, ne me sentant responsable en rien pour les avoir combattus avec toute mon énergie et force d’arguments, ni du vote FN, ni de l’amélioration des scores de Sarko, et encore moins d’un éventuel et prévisible échec de Hollande, qui ne le devra qu’à lui seul… et à ceux qui le soutiennent malgré certaines évidences.

Il faudrait peut-être qu’enfin, en adultes reponsables, chacun dans l’histoire prenne ses responsabilités : souvenez-vous donc pourquoi, socialistes, les petites gens se sont sentis trahis par une gauche de laquelle ils espéraient tant ? Quel est, selon vous, le pourquoi du comment ? Cela ne vous interroge-t-il donc pas ?

Heureusement, nous sommes de plus en plus nombreux à penser qu’une autre gauche est possible. Et par delà, les querelles de chiffres et ces conneries de sondages, force est de constater que l’espoir ne nait pas vraiment de Hollande, qui jusqu’à preuve du contraire ne soulève pas vraiment les foules… et fuit les débats.

Il faudra bien pourtant  qu’il affronte la réalité un jour…