S'il peut parfois s'avérer intéressant de porter à la scène des écrits initialement non destinés à être dits face à un auditoire, certains devraient à l'inverse s'interroger sur la pertinence de vouloir composer un seul en scène plutôt qu'un recueil de pensées ou un essai, aussi fantaisiste soit-il...
De toute évidence, s'il n'est pas toujours dénué de qualité, le texte de Denis Barré, présenté à la Comédie Contrescarpe, n'est pas taillé pour affronter le public. Des réflexions pourtant capables par moments de supporter la comparaison avec des aphorismes "Desprogiens" se voient gâchées par un quête d'efficacité "café théâtre" échouant dans les plus grandes largeurs. Tant dans le rythme que dans le ton qui, pour sa part, oscille entre subtile et lourdingue. Parallélement et paradoxalement, des sketches aux thématiques intelligentes mais aux effets et chutes inexistants mettent le spectateur tout aussi mal à l'aise...
Quant à la mise en scène de Philippe Ferran...
Certes le spectacle s'intitule "Tout va à vélo"... Mais de là à obliger Denis Barré à réparer sa bicyclette une heure durant sans qu'il n'y ait aucun lien de cause à effet avec les situations ou les propos tenus... Nous n'avons pas bien saisi l'intérêt.
C'est regrettable, car il y a des choses, mais en l'état on ne peut adhérer à cette proposition.