En matière de politique étrangère, quelle est votre grande inquiétude ?
Personne ne regarde le grand Moyen-Orient. Nous avons une stratégie américano-anglaise, acceptée par les autres, et notamment par nous, de torpiller toute possibilité de discuter sérieusement avec les Iraniens. Et même de faire un peu de provoc de temps en temps. Comme s’il s’agissait de préparer une situation de tolérance rendant acceptable une frappe israélienne.
Dans cette hypothèse, la guerre devient une guerre irano-syrienne soutenue par la Chine et la Russie, comme on le voit à l’ONU, contre en gros l’Occident et ses clients. Et l’Europe se tait. C’est une affaire à millions de morts, l’hypothèse étant que ça commence nucléaire. Je connais bien ces dossiers et je n’ai jamais eu aussi peur.
Libération, 2 mars 2012
L'Europe a une stratégie américano-anglaise, et face au risque d'une troisième guerre mondiale elle se tait. Le problème est que les USA sont l'inspirateur de cette guerre et que l'Union européenne ne peut pas se retourner contre son créateur et parrain. Si l'Union ne sert pas à rééquilibrer le jeu international, elle ne sert à rien.