Un article de Bruno Amable, professeur d'économie à Paris I, dans Libé, il y a déjà quelques jours.
Il commente le passage du mécanisme européen de stabilité, qui instaure une "solidarité" qui sera payée de l'abandon nécessaire de toute protection sociale :
"Le traité instituant le MES et le TSCG signifie deux choses : premièrement, l’instauration et, de préférence, la constitutionnalisation d’un régime strict d’orthodoxie budgétaire qui, compte tenu de la crise actuelle, implique une période d’austérité sévère et durable ; deuxièmement, un abandon significatif de la souveraineté nationale non seulement en matière budgétaire mais aussi dans tous les domaines susceptibles d’être la cible des «réformes structurelles» qu’exigeront d’un pays en difficulté les partenaires européens et la Commission.
Les deux éléments se complètent : l’austérité déprime l’activité, exacerbe les problèmes de chômage et de financement de la protection sociale ce qui facilite la mise en place des «réformes structurelles».
Article à lire en entier sur le site. La conclusion, pour réchauffer l'atmosphère : "Le modèle néolibéral est en train de gagner la guerre qui l’oppose au modèle social européen, sans que ceux qui devraient être les défenseurs de ce dernier jugent utile de combattre."
Là, Amable fait un contresens courant, il n'y a en effet jamais eu de modèle social européen. Il y a eu des modèles sociaux mis en place par ces chiens d'état nation européens après 1945. L'Union européenne, elle, n'a jamais été sociale.
Par ailleurs, Amable cite une interview de Mario draghi qui aurait pu faire un peu plus de bruit encore. Le gouverneur de la banque Centrale européenne, élu par personne, passé par Goldman Sachs et probablement plus puissant que le prochain président de la république français dès lors que le prochain président ne voudrait pas sortir de l'euro, y explique sa conviction que le modèle social européen c'est mort. C'est à lire (en anglais) sur un blog du Wall Street Journal.