Moody’s a abaissé d’un cran la note de Chypre, reléguant ainsi ce pays de la zone euro parmi les emprunteurs spéculatifs, en raison de l’impact de crise dans la Grèce voisine sur son système bancaire.
Moody’s explique sa décision par le risque grandissant de voir le gouvernement chypriote contraint de voler au secours de ses banques, très exposées à l’économie grecque. L’agence s’inquiète également de la fragilité de la confiance des investisseurs dans Chypre, qui a déjà perdu l’accès aux marchés internationaux des capitaux. Les banques chypriotes vont devoir massivement renforcer leurs fonds propres après la restructuration de la dette grecque. Moody’s chiffre l’effort nécessaire à plus de 20% du PIB et l’Etat devrait participer à cette effort en partie, en leur apportant des capitaux pour des montants correspondant à 5%-10% du PIB.
Moody’s explique toutefois n’avoir baissé la note du pays que d’un cran en raison des mesures d’austérité prise par le gouvernement depuis novembre. Ce plan devrait permettre de réduire le déficit des comptes publics de 3 points de PIB en 2012. En outre, la découverte de gaz naturel au large des côtes du pays constitue une évolution positive pour les finances du pays. Mais la crise grecque va continuer à présenter des risques très significatifs pour les finances chypriotes pendant les prochains 18 à 24 mois, ce qui justifie la perspective négative attachée à la dette du pays.