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Si plein tu affrontes le jour
Sous la caresse d’indomptable attente
Qu’un doux chant d’oiseau
Juste avant l’aube
Te porte et t’emporte
Fétu de paille sur l’océan des heures
*
Devant la glace tu regardes
Les sombres cernes qui entourent tes yeux
Tu pries en dedans trouver enfin repos
Pour tes mains douloureuses d’avoir trop écouté
Les difficiles sirènes de ces corps meurtris
Déjà tu te rêves
Disposant à ta guise de ces jours de pages blanches
Chaque heure jetant son grain
Aux muettes œuvres lues en ton âme émue
*
Tu sais devoir tourner le dos à ce qui fus
Pour dessiner allègrement ce qui pourrait être
Tes yeux voient dans l’air qui passe
L’image fugace où se logent tes mots
Tu n’as cure de savoir
S’ils feront poème
Ou proses inclassables au rayon des libraires
Tu sais seulement devoir tirer l’amas
Des tiroirs d’oubli où ils dorment en ronflant
Se rappelant à ton doux souvenir
Manosque, 12 janvier 2012
© Xavier Lainé, janvier 2012
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