Slovaquie : élections 2012

Publié le 12 mars 2012 par Egea

Ce petit pays vient de connaître une élection qui a ramené au pouvoir Robert Fico, alors que la coalition de droite était en place depuis dix-huit mois seulement, ainsi qu'égéa l'avait analysé à l'époque (ici). Qu'en dire ?

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1/ Une règle quasi unanime en Europe : les pouvoirs en place ne persistent pas. La seule règle que l'on voit partout depuis deux ou trois ans (Grèce, Portugal, Royaume-uni, Belgique, Italie, Irlande, Danemark, et la liste n'est sans doute pas complète). Effet de la crise ? certainement.

2/ Toutefois, dans le cas slovaque, observons une prime donnée à la communauté européenne : face aux excès nationalistes du voisin hongrois du sud, les Slovaques gardent leur calme et mettent l'accent sur l’Europe. Il faut dire que l’enrichissement du pays est dû aux investissements des voisins, et que la Slovaquie est devenue une grande industrie automobile européenne. Le premier producteur de voiture par habitant (au monde) grâce à Peugeot, Volkswagen et Kia, et leur kyrielle de fournisseurs,

3/ Certes, le chômage (14%) est au cœur des préoccupations. Surtout, le parti de M. Fico n'aura pas besoin, cette fois-ci, des voix du Parti national slovaque (SNS, extrême droite) pour gouverner. Il obtient la majorité absolue des sièges (88 sur 150). Et surtout, son programme pro-européen contrastera avec la coalition libérale précédente, qui avait éclaté sur la question de la contribution financière slovaque au Fonds européen de stabilisation financière (FESF). De même, les affaires de corruption touchant ces partis ont joué un rôle (et rapprochent ces élections des révoltes arabes).

4/ M. Fico profitera du rebond économique (croissance de 4 % en 2010, de 3,4 % en 2011. Il profitera du climat économique pour mettre en place plus de redistribution mais aussi pour un programme plus européen.

5/ On veillera à ce que la majorité absolue ne provoque pas de dérives dues à l'ivresse du pouvoir, comme en Hongrie.

Il reste que la Slovaquie a délibérément choisi une voie d'intégration dans l'orbite européenne et ici allemande. Pour un pays issu de l'ex Pacte de Varsovie, qui de plus a subi une dérive nationaliste à l'issue de la "révolution de velours", il faut bien constater que l'évolution est positive et encourageante, notamment pour l'Europe centrale.

Références du Monde :

  • article du 12 mars
  • article du 4 mars

O. Kempf