De temps en temps, ça le prend, le Delanopolis fait un sprint entre musées, concerts, théâtres et cinémas pour vous dire ce qu'il pense de ce qui peut vous divertir à Paris !Suivez-le si vous pouvez ...
D'abord, vous avez loupé et vous n'auriez pas dû, les expositions consacrées à Lydie Arickx au Couvent des Cordeliers, au merveilleux petit musée de l'école de médecine, juste en face, et à la galerie Polard-Hardouin, qui représente cette talentueuse artiste expressionniste à Paris. Les corps poignants qu'elle dessine, avec un sens aigu et savant de la déformation, sont désormais accompagnés d'un travail très physique sur la matière, qui se traduit également par d'impressionnantes sculptures. Lydie Arickx est une valeur sûre des arts plastiques français et son talent devrait lui valoir davantage de consécration même si cela commence à venir.
Rue Quincampoix, chez le galeriste Nelson-Freeman, l'artiste allemand Thomas Schütte expose de très grandes lithographies, fort décoratives, bien construites et qui marient formes et couleurs dans une sorte d'astucieux prolongement des travaux de Matisse et Hockney. Très convaincant.
Au musée d'Orsay, vous découvrirez une belle et exhaustive exposition de l'oeuvre d'Akseli Gallen-Kallela, artiste finlandais peu connu en France, grand coloriste, comme souvent les peintres de l'école du Nord à qui la lumière est comptée. Il s'est baladé jusqu'en Afrique, a vécu à Paris et nous a laissé une oeuvre vigoureuse qui a exploré avec courage les contrastes et la dureté des visages et paysages qu'il croisait. A voir, d'autant plus que le nouvel accrochage de la galerie des impressionnistes est vraiment très réussi, tout comme le décor des frères Campana, designers brésiliens de talent.
En revanche, il vous faudra vraiment aimer l'Inde pour vous rendre à l'exposition des dessins de Rabindranath Tagore au Petit palais, barde bengali qui se donnait des allures de prophète mais dont les écrits comme les oeuvres graphiques recèlent peu d'originalité réelle.
Au Louvre, vous irez crier "Ave Caesar" devant son magnifique buste trouvé dans les eaux du Rhône. Certes, personne ne peut vraiment affirmer que c'est de lui qu'il s'agit. Mais, y croyant tellement fort, le Louvre nous dit que nul ne peut dire le contraire non plus ! Eh bien au Delanopolis nous y croyons, na ! De plus, un magnifique captif gaulois en bronze et un Hercule hirsute fait du même métal justifient aussi le déplacement.
Du côté des salles obscures, pas grand chose à signaler. "La vérité si je mens 3" est une gentille bouffonnerie et "les aventures de John Carter" un plaisant divertissement pour les enfants.
Ah, si : il y a un véritable chef d'oeuvre mais il faut le voir en trois parties, puisqu'il dure six heures, et à des horaires impossibles au cinéma le Balzac : "Welcome in Vienna", la formidable trilogie d'Axel Corti, un des films majeurs de ces dernières décennies.
Nous vous en parlerons si nous trouvons le temps de le voir en entier ...