A las cinco de la manana…
Running man
Les médias se trompent en donnant l’impression que Sarkozy a perdu. Les intentions de vote lui donnent un résultat qui tourne autour de 28%, soit dix points de plus que Chirac en 2002. Voilà qui montre que Sarkozy a grosso-modo reconstitué son socle de 2007. La seule différence est qu’au second tour, les résultats restent catastrophiques pour la Droite, alors même qu’elle est majoritaire en voix.
Le problème de Sarkozy n’est pas du ressort politique mais psychologique : nous sommes encore dans une situation où toute une partie de l’électorat est prêt à voter pour n’importe qui pourvu que cela ne soit pas Sarkozy. Il s’agit cependant d’un électorat volatile : personne ne peut croire qu’Hollande puisse gagner par 56/44. Ce résultat étant improbable, il ne peut être considéré comme une donnée mais comme une forme de fantasme. Le seul élément réconfortant pour Sarkozy, c’est que la France reste obnubilée par son sort : s’il avait vraiment perdu, c’est dans l’indifférence distraite que se déroulerait le feuilleton actuel.
« Ma droite est attaquée Mon centre flanche La situation est idéale - J’ ATTAQUE!!! »
La rupture psychologique de Sarkozy passe donc par une reconquête des positions perdues et par un choc suffisamment fort qui puisse justifier le basculement d’une partie de l’électorat. L’angle d’attaque de Villepinte est très audacieux, car Sarkozy a réutilisé la rhétorique de la droite dure et la méthode de de Gaulle (la politique de la chaise vide) pour servir un intérêt résolument européen (accélérer la construction politique de l’UE). C’est un exercice délicat qui peut le faire perdre sur les deux fronts, ou bien arracher à Le Pen les gaullistes déçus par l’épisode du mini-traité.
Au final, le problème de Sarkozy est la crédibilité, son image ayant été brouillée par les gesticulations non suivies d’effet sur certains dossiers. En faisant une sortie sur l’Europe, Sarkozy joue sa carte maîtresse car c’est sur l’Europe qu’il est jugé le plus crédible (la crise de l’euro en témoigne) et parce qu’Hollande a tenté depuis plusieurs semaines de récupérer la « France du Non ». Cette habileté manoeuvrière montre que Sarkozy reste le meilleur animal de campagne depuis Jacques Chirac en 1995. Quand le choc psychologique se produira, il récupèrera 5 points d’un coup au second tour. Pour cela, il faut qu’Hollande commette une bourde.
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