À peine la période des récompenses terminée avec la rafle insolente de The Artist que nous voila déjà tournés depuis peu vers la Croisette. En effet, il y a quelques jours tombait l’annonce toujours attendue du choix du film faisant l’ouverture du Festival de Cannes. Vitrine parfaite pour un film, cela lui assure déjà un certain retour auprès des critiques et du public. Il s’agira donc du 7ème long métrage de Wes Anderson, le très attendue Moonrise Kingdom. Mais pourquoi un tel choix pour ouvrir ce 65 ème édition ?
Selon Thierry Frémaux, délégué général du Festival : “Wes Anderson fait partie des forces montantes du cinéma américain qu’il revisite de façon toute personnelle. En particulier dans Moonrise Kingdom, qui témoigne à nouveau de la liberté de création dans laquelle il continue à évoluer. Sensible et indépendant, cet admirateur de Fellini et Renoir est aussi un cinéaste brillant et inventif. » Voila donc pour le côté officiel de la chose. Mais il faut bien le dire Thierry sait reconnaitre un bijoux quand il en voit un.
Petit retour sur le réalisateur et son travail. Malgré une passion pour le cinéma, Wes décide de faire de la philo après le bac (ou son équivalent américain évidemment ), ce qui ne l’empêchera pas de tourner quelques petits films en super 8, aiguisant ainsi son sens du montage. Mais c’est son amitié avec la fratie Wilson (Andrew, Luke et Owen) qui lui permettra de mettre un pied dans le monde du 7ème art. Autodidacte proclamé, il n’a jamais passé une seconde dans un cours de cinéma ou même sur un plateau. Sa première tentative sera donc un projet ambitieux avec Bottle Rocket, un premier long-métrage qui ne devait pourtant pas exceder quelques dizaines de minutes au départ.
Les océans étant, en général, des frontières imperméable au niveau cinématographique ( phrase qui ne veut rien dire ), son talent restera donc inconnu de l’autre côté de l’Atlantique jusqu’en 2001, avec la sortie de la Famille Tenenbaum, film pour lequel il arrive à réunir un casting plutôt fou : Gene Hackman, Anjelica Huston, Ben Stiller ou encore Bill Murray.
Parlons en de Bill, véritable muse du réalisateur, il apparait dans tous ses films dans des rôles plus ou moins importants. On se rappellera longtemps de sa magnifique interprétation de Steve Zissou, parodique commandant Cousteau, marin fantasque et bougon dans La Vie aquatique. Qu’on se le dise, le réalisateur américain à vraiment quelque chose de particulier dans son approche du cinéma. Ces films sont tous des visions attachantes mêlants toutes sortes de rêveries et la mise en place d’un univers rétro décalé. Ainsi il suffit parfois d’un seul plan pour reconnaitre une de ses productions aussi bien au niveau des couleurs que de la musique ou des plans choisis.
Revenons maintenant à ce Moonrise Kingdom. L’histoire prend place sur une île de la Nouvelle-Angleterre et évoque une épopée farfelue et étonnante, se déroulant pendant les quelques jours d’une tempête de l’été 1965. Plus précisément, on y évoque le parcours de deux adolescents qui tombent amoureux et décident de fuguer. Une équipe d’adultes, hauts-en-couleur, est alors rassemblée pour partir à leur recherche. Le script est signé Wes Anderson et Roman Coppola, le duo qui nous avait déjà concocté le très exotique et dépaysant Darjeeling Limited en 2007.
Enfin, le casting de cette équipe de bras cassés est plutôt intéressant avec la présence, entres autres, de Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Harvey Keitel, Frances McDormand, Tilda Swinton et Jason Schwartzman. L’univers de Wes Anderson est donc bien là, prêt à être découvert tel un cadeau que l’on ouvre avec impatience. La bande-annonce avec en guest-star pour la musique, Le Temps de L’amour de Françoise Hardy, laisse rêveur. rendez-vous en mai pour déguster comme une bonne limonade, ce rafraîchissant Moonrise Kingdom