1 300 000 euros, c'est ce qu'a rapporté en 2007 le positionnement alter et punk de la boutik Goéland à Paris. La petite entreprise de vente par correspondance lancée par François Gondry en 1989 a bien grandi. Au début exclusivement tournée vers la fabrication de tee-shirt de groupes musicaux punk et alternatif, l'entreprise a rapidement élargie son offre (en 1992) en imprimant des tee-shirt avec
des slogans engagés,
anticapitalistes,
alter mondialistes
voire violemment écologiques.
Photos publiées en accord avec la Boutik Goéland de Paris
Ce positionnement va s'avérer payant. En 1993, l'entreprise sort de la cave de son créateur pour investir un local de 75 m². En 2000 , l'entreprise fait vivre 15 personnes, déménage dans un local de 750 m² et ouvre un site internet. Aujourd'hui le Goéland, c'est trois boutiques en france (Paris, Nantes, Montpellier), un site internet et des ateliers de broderie et de sérigraphie.
L'entreprise a réussi à se développer et à sortir de son microcosme initial. Ses clients principaux sont des adolescents entre 13 et 15 ans. Le catalogue contient maintenant des accessoires humoristiques et des produits de grandes marques parfois peu scrupuleuses (tee-shirt fabriqués au Honduras ou à Haïti). Une ouverture dont Jérémie, le gérant de la boutik parisienne, nous explique les effets pervers.
Une popularisation, une ouverture et une soumission aux lois mercantiles qui n'est pas pour plaire aux clients de la première heure
Toutefois, les créateurs de la marque ne veulent pas trop s'éloigner de leurs idéaux originels. Les débats peuvent être houleux entre les membres du noyau dur initial. Concrètement les produits de leur marque sont fabriqués dans des ateliers "proches de la France" au Portugal, en Italie ou en Turquie, dans des circuits avec "des normes de travail réglementés" qu'ils essayent de visiter régulièrement. Ces rapports réguliers avec leurs fournisseurs leur ont permis de ne pas augmenter leurs prix depuis 7 ans (13 euros le tee-shirt)!
L'équipe se veut aussi détachée des modes commerciales.Jérémie nous a confié qu'un de leur partenaire qui avait "mal compris (notre) message" leur proposait de vendre des dérivés du groupe Tokyo Hotel (groupe de "rock" pour midinette). Le punk ne côtoiera pas encore la tecktonik !
Yul Grejes