Le pouvoir, Sonatrach, le parlement et le peuple
"Le beurre, l’argent du beurre, la vache et le berger", une signification à la mesure de la politique algérienne postindépendance.
Cette expression est une traduction intégrale et sans équivoque de la prise du pouvoir par des pratiques maffieuses et de sa gestion par des actes de gangstérisme, depuis la confiscation de l’indépendance à la date de la présente en passant par le dernier discours du Bouteflika sur l'annonce des prochaines fraudes électorales.
Un discours rédigé par des plumes à l’état de croisement entre les différentes forces et sources d'intérêts à la trame du palais d’El-Mouradia et de la Sonatrach. La lecture de ce message, le temps alloué pour la présentation du texte et la diction de l’orateur démontre le déplacement du pouvoir du centre du pouvoir. L’attachement des différents chapitres de cette intervention s’articule autour de: à la lumière, selon, compte-tenu, d’après, sur la base, à partir de… Ceci prouve l'ignorance du Raïs de la réalité du pays, des événements politiques à l'échelle nationale et internationale. Une absence qui n’est pas étrangère aux regards et à la connaissance des forces supérieures à la conquête des richesses des pays au pouvoir inférieur. Cet état de fait expose notre Algérie à des risques ultimes et à la remise en cause de son intégrité.
L’appel à la femme algérienne et à la jeunesse pour accomplir le devoir électoral est une nouvelle démonstration d'enrôlement et de tromperie pour couronner un autre mensonge d’Etat dans un Etat à l’état de mensonge. Des mamans réduites à l’état de deuxième collège et une jeunesse sans avenir et sans espoir, exposée au suicide et aux embarcations de fortune pour choisir de mourir bil el Aaz wel karam en haute mer et fuir la torture, la misère, la hogra et la répression des requins de la terre.
Après el aaz wel karama, c’est autour des symboles de novembre d'être invoqués pour convaincre et sensibiliser le berger de l'intégrité de la vache, un marketing à l’état d’usure qui ne répond plus au concept de la rareté. Il faut laisser novembre aux enfants de novembre et qu’ils reposent en paix. La synthèse de cette lecture porte sur "... La construction d’un Etat de droit... La démocratie que nous voulons construire .....voter en dehors de toute intervention ou... la participation des partis politiques avec un projet politique et le mouvement associatif, etc"
En réponse à cette breve allocution :
- Les mouvements associatifs représentatifs de la société civile ont été latéralement laminés par les services du pouvoir dans les cycles des mandats du Raïs à l’exception des associations satellites, pur sang des forces politiques centrales pour encadrer le peuple et surveiller l'émergence de la démocratie.
- Des partis politiques avec projet politique !!!, existe-t-il des projets politiques en Algérie à l’exception de la plateforme de la Soummam: un projet algérien, citoyen et politique. C'était le premier et le dernier à la date de ce jour.
- Comment pourrions-nous construire un Etat de droit face à une justice à la traîne, aux recommandations et à la disposition d’un pouvoir de non-droit ?
- Comment pourrions-nous construire un Etat sur la base des valeurs démocratiques sur les ruines d’un pouvoir à la décomposition pathologique ?
- Comment pourrions-nous assurer des élections propres et intègres dans les organes d’une administration qui fonctionne en mode de fraude et de corruption ?
- Comment pourrions-nous construire une démocratie dans un système oligarchique qui pratique et spécialiste du vandalisme politique ?
Finalement et sans apologie, le festival politique à l’image des couleurs africaines continue son tamtam aux notes du printemps arabe. Par son égoïsme et son égocentrisme, le Raïs ne veut pas lâcher le palais d’El-Mouradia et finir son parcours avec sagesse, écrire ses mémoires et remettre le pouvoir aux enfants du peuple, à la jeunesse algérienne dans sa dimension profonde, préfère continuer son aventurisme avec un tiers de pouvoir et expose notre pays à des situations fatalistes inévitables et certaines. Un festival qui attise les aventuriers et qui les invite dans une zerda au méchoui sur les champs de Hassi-Messoud.