Certains jours sont encore si remplis de désespoir. Quand, vais-je ne plus subir cette solitude si pesante?
Je me dis que les jours à venir seront les mêmes que ceux passés. Je voudrais tant pouvoir profiter du moment présent, découvrir des instants neufs.
J’ai perdu ma liberté de vivre le jour où tu es parti, où la maladie t’a emporté. Chaque instant, je me demande comment je survis sans toi et je me dis que c’est certainement Toi mon coeur d’amour qui m’en donne la force.
Toute la journée, que ce soit au travail ou à la maison, mille et une réflexions me viennent en tête : ais-je bien fait ceci ou cela……….mon coeur et mon corps sont remplis d’angoisses pour ceux que j’aime comme pour moi-même. La maladie, la mort me font peur depuis que tu as été emporté, si vite, trop vite.
Lorsque j’arrive à me raisonner, je me dis qu’il n’est pas logique de s’inquiéter de ce qui a été et pour lequel je n’ai malheureusement plus aucune prise.
Junior doit sentir mes peurs, mes appréhensions car dès que je me sens mal, il va mal! J’essaye alors de me secouer, de jouer avec lui, de cacher mes pleurs et mon mal être.
La thérapie commencée il y a quelques mois avec la sophrologue doit s’achever avant l’heure car Clotilde attend un heureux événement et arrête pour l’instant ses activités. Je n’ai pas vraiment envie de recommencer avec une autre sophrologue et devoir à nouveau tout redire, tout raconter, revenir sans cesse aux sources de ce qui m’a anéantie, m’a mortifiée : ton départ précipité, ton absence si dure et si cruelle!
“Carpe Diem” me disent mes amies…….mais je ne sais et ne peux que vivre au jour le jour et prendre souvent refuge dans notre passé.
Je rêve si intensément de toi, tu es là, tu me rassures, me réconfortes serrée dans tes bras. Au réveil, j’ai l’impression étrange que tu me nourris de ton amour, que tu m’aides à essayer de passer ce cap terrible sans ta présence physique à mes côtés, mais, je me sens parfois si seule sur cette terre.
Bouddha a dit un jour : “Ne cherchez pas le passé, ne cherchez pas le futur; le passé est évanoui, le futur n’est pas encore advenu. Mais observez ici cet objet qui est maintenant”.
Je reviens du cimetière et on a encore pris tes fleurs au columbarium…….fleurs en soie et plantes fraîches fleuries. Si les gens qui agissent ainsi pouvaient savoir combien ils font saigner notre coeur………..t’apporter des fleurs, te parler dans un monologue qui m'apaise est un rituel d’amour qui m’aide; comme si tu m’entendais et que notre communion, notre amour se prolongeaient.
Combien d’années me faudra-t’il pour que j’accepte ton départ………..tant soit peu que je l’accepte un jour?!
livre d'or