Il y a peu, mon amie Françoise m’a appelée afin de participer à un loto organisé par l’école de son petit garçon Pierre. Je me suis dit qu’il fallait que j’accepte et j’y suis allée. Je m’aperçois en fait que c’est un besoin social, vital de me réunir avec des gens que j’aime. Ces soirs là, pas besoin de somnifères; ma tête est pleine de ces beaux et doux instants; mon sommeil est serein. Je me suis autorisée à me “lâcher”, à libérer la pression; un peu comme le ferait une cocotte minute. Soupape de sécurité qui fait que pour un cour instant, j’oublie les soucis de la vie quotidienne. Chaque jour, il peut y avoir des petits riens, ceux du quotidien, un regard, un geste de douceur, une parole de tendresse que nous nous devons de reconnaître car ils sont nos instants de bonheur et ils nous appartiennent. Françoise m’a fait partager tout cela, comme mon amie Sylvie souvent présente à mes côtés.
14 février, jour de la Saint Valentin -Fête des amoureux-. Je t’ai porté une rose mon Michel, le coeur lourd mais remplit d’amour. Ces périodes de fête sont souvent insupportables et accentuent la peine car elles nous remettent instantanément en mémoire que l’être cher n’est plus là!
J’ai quelques mails de proches ne comprenant pas vraiment ce que je ressens. Leurs mots ont l’air de dire “vis ou laisses-toi aller………mais ne reste pas ainsi dans ta solitude et ton chagrin; si tu es mal c’est ton choix!”……….Et cependant, je n’en fais aucun, je subis des maux, des douleurs, des appréhensions et j’en suis bien la plus peinée car c’est un combat de chaque jour; combat de l’esprit et du corps. Heureusement, ils sont peu nombreux à réagir ainsi et à ne pas comprendre et quelque part, ça me rassure sur l’amour que je te porte Michel, sur notre union si communicative et la signification réelle du mot “aimer”, véritablement, totalement.
J’en arrive même à me dire que ça ne les regarde pas dans le sens où je ne me plains pas auprès d’eux et qu’il est indispensable de respecter le mode de vie, les chagrins et les joies de tout un chacun. Je vais faire comme F. François et chanter : “laissez-moi vivre ma vie”!…………
Arriver à m’adapter à ton absence, dire oui constamment aux invitations ne me sont guère possible moralement en ce moment. Je fais du mieux que je peux mais il suffit parfois d’une odeur, d’un bruit reconnu, d’une pensée, d’un rêve, d’une chanson et tout est remis en question. Je peux partir sereine le matin et rentrer en pleure le soir. A chaque instant c’est un combat que je livre contre cette vie qui a fait que tu n’es plus là pour continuer à partager notre amour. Je sais qu’un jour je retrouverais la force de me battre, la sérénité dont j’ai besoin sans ne rien précipiter. Laisser le temps d’accepter, de faire le deuil cruel de la perte de son âme soeur et ne pas regarder trop loin devant, attendre le moment où l’énergie reviendra car elle reviendra certainement un jour.
Vivre à coté de l’autre
Et partager sa vie
Aimer tout ce qu’il est
Son odeur ses gestes aussi
Avancer cote à cote
Et s’arrêter ici
Au milieu des regrets
Et de tout c’qu’on s’est dit
Le souvenir de l’autre
Est tellement précis
On l’entend on le frôle
On caresse son ombre la nuit
Le temps pousse à la faute
Et on en paie le prix
Avoir le premier rôle
Et plus rien aujourd’hui
On est si peu de chose
Quand l’autre s’en va
Quand le manque s’impose
Quand on a plus le choix
On apprend tant de choses
Quand l’autre n’est plus là
Plus là
On refait son décor
On range les photos
On a peur quand on sort
On se dit que c’est trop tôt
On est mal dans son corps
On ne se trouve pas beau
L’impression d’être mort
Sans l’autre contre sa peau
On est si peu de choses
Quand l’autre s’en va
Quand le manque s’impose
Quand on a plus le choix
On apprend tant de choses
Quand l’autre n’est plus là
Plus là
On est si peu de choses
Et tellement à la fois
Quand le manque s’impose
On est plus vivant que l’on croit
On comprend tant de choses
Quand l’autre n’est plus là
Plus là
F. Lerner
livre d'or