Pour le deuxième, c'est tout aussi logique, le premier ne doit pas rester seul, et puis 2 enfants, ça correspond bien au standard de la famille française tout-est-beau-tout-est-joli.
Mais pour le troisième, hein, on dit quoi ? Ce troisième enfant (ou + + +) n'est plus aussi "indispensable" que les deux premiers dans le regard de pas mal de gens. "Tas deux bosses gosses qui vont bien, c'est déjà pas mal, non ??". Un troisième (ou + !) enfant est souvent perçu comme la "cherry on the cake", pour assouvir un pure désir égoïste de parent, avide d'être à la tête d'une famille nombreuse qussi parfaite que celle des Triplés du Fig'mag'... Cette constatation s'applique chez les familles biologiques, mais elle semble s'appliquer encore plus chez les familles adoptives.
Lorsqu'on se lance dans le projet d'un troisième enfant, nul besoin de se justifier ou d'argumenter en long et en large cette envie de petit morveux lorsqu'il s'agit d'arrêter la pilule, sauf bien sûr lorsque le conjoint n'est pas d'accord ! Mais lorsqu'on est parent adoptif, c'est une toute autre histoire... On doit argumenter, se justifier et motiver en détail un projet qui relève de la pure envie parentale, bien égoïste ! Alors, que répondre aux assistantes sociales des ASE, les pys, les intervenants des association qui vous interrogent et vous testent sur votre motivation assez étrange à avoir une famille nombreuse adoptive, au risque de se présenter comme un enfant gâté qui veut assouvir un caprice infondé ?
Lorsque professionnels vous posent la fameuse question :
"Pourquoi 3 plutôt que 2 ?"
Que répondre d'autre que...
"Pasque j'ai enviiiiiiiiiiiiiiiiiiie, que je veux 3 et rien d'autre, naa et si t pas contente, je fais pipi sur la belle moquette dans ton bureau tout pourri d'AS de ASE et je me roule dedans !"
Non seulement cette envie d'un troisième est difficile à argumenter, mais en plus certains semblent y mettre de la mauvaise volonté pour aider les familles dans ce terrible choix.... A ma grande surprise, j'ai constaté que certains professionnels semblent avoir plus de difficultés à délivrer le 3ème sésame par rapport aux deux précédents ! Il n'est pas rare de les entendre menacer les postulants en leur braquant le fameux "vous savez à l'adolescence", ou bien en vous faisant peur à coup de "le troisième pourrait rompre la parfaite harmonie de votre famille existante" ...
Aller, je caricature pas mal, mais je suis étonnée par le nombre de témoignages qui ont galéré pr leur troisième agrément, surtout lorsque celui ci est plus ouvert que les précédents. Naïvement, je pensais que les agréments seraient des pures formalités au fur et à mesur que la fratrie s'agrandissait, mais j'avais tort. Pour pas mal de familles, les choses ne sont pas allées en se simplifiant (et j'en parle en connaissance de cause puis que notre projet original n'a jamais été accepté par notre ASE !!).
Les pros semblent douter de la motivation, de la capacité de la famille à accueillir ce troisième/quatrième, alors que tout va bien, point de vue disponibilité matérielle, affective et équilibre familial. Pourtant ces familles ont pris du recul sur l'adoption, la parentalité, et ils sont encore plus objectifs dans leur choix que pour les agréments précédents puisque plus dans la pratique que dans la théorie comme auparavant... Elles prennent donc ces décisions en connaissance de cause, alors pourquoi les professionnels ne les suivent pas ? Je m'interroge bien souvent sur ce sujet, et je n'ai toujours pas trouvé de réponse satisfaisante (ou alors si mais je préfère jetter un petit voile pudique dessus...)...
Et vous, multirécidivistes de l'adoption, avez vous été confrontés à des situations similaires ??