Un film qui pogne à la gorge. Il brise la carapace des gens normaux face à la folie. Du moins, il essaie.
Traité comme elle se voit, Kiki est un buffet sexuel. Déjà à l’enfance, elle a la langue salace. À son époque rock and roll, à la fin de l’adolescence, le prix du buffet baisse. Tout le monde peut se l’offrir.
La majorité de l’histoire la documente à l’époque de sa maîtrise en études littéraires. La coauteure du film a bien étudié aux cycles supérieurs à l’UQÀM. Le titre du mémoire de Marie-Sissi Labrèche : Borderline.
En dehors des limites d’une vie normale, la maladie mentale décrite dans la réalisation de Lyne Charlebois expose l’entourage de la borderline. Parfois protecteur. Parfois profiteur. Des parents fous. Une folie omniprésente et bouleversante, rappelée au spectateur par des flashbacks à la Minuit le soir.
Kiki rencontre sa folie le jour de sa découverte de soi, quand elle se rend compte qu’elle devra vivre avec elle-même toute sa vie.
Le rôle de Kiki consacre Isabelle Blais « actrice avec un grand A.»
Sans tombée dans le vidéoclip, comme l’a fautivement indiqué une critique, la réalisatrice joue dans les cordes de la féminité malade. De la capacité à dire oui ou non.