Conclusion d’un triptyque suédois incontournable !
Si à la fin du premier épisode chacun semblait avoir enfin trouvé sa place et son équilibre au sein de ce nouvel environnement familial, les deux épisodes suivants remontent lentement le fil du temps et se concentrent sur d’autres personnages, permettant ainsi au lecteur de comprendre comment la petite Frances s’est retrouvée orpheline chez sa tante. Si le tome précédent avait déjà fait le point sur la mère de Frances, invitant à suivre sa jeunesse, de sa rencontre avec August jusqu’au moment où son chemin quitta celui de sa fille, ce dernier volet permet surtout de mieux comprendre le père de Frances, ainsi que sa sœur Ada. En explorant le passé des personnages et en développant leur psychologie au fil des tomes, Joanna Hellgren livre toutes les clés nécessaires à la compréhension et à la reconstitution de cette chronique familiale, tout en octroyant au lecteur sa part d’interprétation. Brillant !
Au niveau du graphisme, le lecteur appréciera surtout le plaisir de retrouver l’ambiance, la sensibilité et l’esthétisme du tome précédent. Ce dessin, tout en crayonné, permet à nouveau de véhiculer les sentiments des personnages avec beaucoup de retenue et d’efficacité. En voguant sur un rythme lent et en s’exprimant en toute simplicité sur des sujets sensibles à l’aide d’une narration qui repose grandement sur des regards, des gestes, des incompréhensions et des non-dits, la jeune auteure suédoise livre un récit d’une grande sensibilité, restituant avec brio la fragilité et les émotions de ses personnages. Si l’empathie envers les personnages est grande, l’auteure parvient également à plonger ce triptyque dans une ambiance particulière, voire envoûtante, située en dehors du temps, quelque part en Suède, probablement lors de la première moitié du XXème siècle. Magnifique !