-(titre qui n'a rien à voir)
J'ai tendance à me répéter, me direz-vous.
C'est la sénescence.
Mais je rebondis sur mon article d'hier, la grande distribution place ses noisettes en Suisse et nous fait chocolat.
Je viens de faire des courses: 80 centimes le litre de lait ! (soit, à la louche, 5 francs, ou une thune, pour les plus anciens).
A ce compte-là, j'ai intérêt à mettre une vache dans mon jardin: j'aurai mon lait quotidien, ma pelouse sera tondue, les bouses me serviront d'engrais, et j'aurai mes steaks frais sur pattes.
Dommage qu'on ne puisse pas la détailler au fur et à mesure...comme dans les dessins animés.
Putain, tout augmente, sauf les salaires !
Les riches, dont j'ai parlé plus avant (patrons du CAC 40 et tutti quanti) placent leurs éconocroques dans les paradis fiscaux, avec la bénédiction des gouvernements, successifs et
alternatifs. Sinon, pourquoi toutes ces niches fiscales, mesures de défiscalisation, et bouclier de surcroît ?
Les pauvres, ne paient rien. Touchent allocs, subventions, aides, exonérations, remises, grace à la solidarité nationale. (je sais, c'est simpliste, mais bon, laissez-moi être de mauvaise foi pour
une fois).
Même les étrangers en situation irrégulière palpent, -d'autant plus qu'ils ne peuvent déclarer leurs gains...
Et les pauvres cons, c'est vous, c'est moi: le salarié moyen, dont tout est étalé au soleil afin que les envieux puissent lorgner et commenter, juste assez riche pour ne pas être classé
"défavorisé", mais pas suffisamment pour être à son aise.
A chaque fois qu'il y a grève, on vitupère contre les avantages catégoriels.
Quand ce sont les fonctionnaires qui bloquent le métro, c'est inadmissible, il faut que ça cesse, on pond des lois pour un service minimum.
Quand les taxis bloquent les rues parce qu'ils ne veulent pas brader leur license, le gouvernement s'écrase. On s'empresse d'oublier et tout rentre dans l'ordre.
On les augmente même un peu au passage. La paix sociale, comprenez- vous ma bonne dame, est à ce prix.
Je ne sais pas ce qui se passe pour vous, mais moi, je me dis que de 2 choses l'une: soit le monde ne tourne pas rond, soit la 3ème possibilité, je suis bon à enfermer.
Une société où tout l'effort est supporté par la classe dite "moyenne" ne peut pas continuer longtemps.
Une société où des gens travaillent et ne peuvent pas se loger est une honte, une insulte à l'humanité et à l'équité, un hybris.
Il paraît que la France est un grand pays, civilisé, développé.
Moi, dans ce que je vois chaque jour, je reconnais ce que j'ai vécu il y a 30-40 ans en traversant le trou du cul de la Yougoslavie, ou la Grèce profonde: des gamins loqueteux qui essuient le
pare-brise de votre voiture, des nids de poule (voire de vache) sur la route, des mendiants aux coins de rue; les petits boulots, les petites combines, la survie.
Je me répète, je sais, mais j'en ai l'habitude, et je suis infatigable pour la tchatche: on se paupérise.
"On" s'entend du prolétaire, de la classe moyenne, de la "France d'en bas" (expression qui fit florès en son temps).
... Tandis que d'autres thésaurisent.
Les inégalités deviennent de plus en plus flagrantes. Seul un aveugle ne s'en aperçoit pas (n'est-il pas écrit quelque part dans la Bible: "ils ont des yeux, mais ils ne
voient pas" ?).
Avec la remise en cause des 35 heures, prise en biais par le truchement des heures sup, c'est "retour vers le futur": on fait un grand bond dans le passé, on plonge dans le coeur du XIX°
siècle.
A quand le grand soir ?