En Bref : De la nécessité de la provocation (By Christelle)

Ai Weiwei, Paris, Série Study of perspective, 1995-2010

Ai Weiwei est un artiste très médiatisé depuis plusieurs années, son art est souvent perçu comme de la simple provocation. Pourtant à y regarder de plus près, les œuvres et les projets qu’il développe depuis le début de sa carrière sont autant artistiques que sociaux.
Ainsi en 2008, il est invité par les autorités chinoises à construire un atelier d’art et de culture près de Shanghai. Dès l’achèvement du bâtiment, ce dernier est déclaré illégal par les mêmes autorités qui lui avaient demandé de le construire. Pendant deux ans le pouvoir put ainsi surveiller Ai Weiwei qui resta sur le territoire chinois pour réaliser ce lieu.
En effet, le politique se mêle de tout en Chine, du coup tout devient politique et social plus qu’artistique. Dans ce contexte il est normal, voire nécessaire, que les artistes soient politiquement impliqués.
Ceci n’est qu’un exemple parmi les autres joyeusetés réservées à cet artiste par le gouvernement de son pays: fermeture de son blog, son passage à tabac alors qu’il dénonçait les négligences du gouvernement chinois concernant des écoles construites sur des zones sismiques et dont des milliers d’enfants sont morts… 
Nombreux sont les artistes chinois à succès qui jugent Ai Weiwei comme un simple et néfaste provocateur. Cela me rappelle les chinois qui sont très virulents face à ceux qui dénoncent les conditions de vie dans lesquelles évoluent les employés des sous-traitants d’Apple pour fabriquer toujours plus d’IPhones dont les occidentaux sont si friands.
On dit souvent que l’art et la politique ne font pas bon ménage, c’est parfois vrai mais lorsque les droits des individus sont bafoués, les artistes qui s’impliquent méritent notre respect.

Ai Weiwei : Entrelacs
Jeu de Paume
1 Place de la Concorde
Paris 75008
Jusqu’au 29 avril