La République exemplaire que propose François Hollande commencera par une première décision : la baisse de l’actuelle rémunération du président de la République et des ministres.
Pour combattre cette proposition, sur RMC-BFMtv, Nicolas Sarkozy s’est cru autorisé a énoncer des contrevérités. Il a cru bon d’interpeller directement François Hollande comme président du conseil général de Corrèze en demandant pourquoi il n’avait pas appliqué à son traitement la baisse qu’il propose pour le salaire du Président de la République. La réponse est évidente : tout simplement parce que François Hollande ne s’est pas auto-accordé - comme Nicolas Sarkozy l’a fait au début de son mandat de président - une augmentation de salaire de 172% !
Pour tenter de justifier sa propre augmentation, le candidat UMP sortant a également prétendu qu’il avait fixé son salaire à « exactement ce que gagne le premier ministre », ajoutant que ce montant aurait été fixé par Lionel Jospin lorsqu’il était à Matignon.
Nicolas Sarkozy récidive donc ainsi avec un mensonge, déjà démenti par Lionel Jospin en février 2008.
La mise au point suivant avait été faite et mérie d’être rappelée :
« (…) le président Sarkozy a cru bon, pour justifier son augmentation de traitement, de se référer à moi quand j’étais Premier ministre. Il a malheureusement fondé son argumentation sur deux contre-vérités. Il a prétendu que j’aurai fixé moi-même le salaire du Premier ministre (c’est-à-dire mon propre salaire). C’est faux. Mon traitement était fixé, comme celui des ministres, par décret du président de la République. Il a affirmé que le montant de ce salaire était de 20 000 euros. C’est encore faux. Celui-ci était, quand je suis arrivé à Matignon en 1997, de 59 000 francs net (indemnités comprises), soit 9 000 euros. Ensuite, et jusqu’à mon départ en 2002, ce traitement n’a progressé qu’au rythme des augmentations opérées dans la fonction publique. »
Si, à moins de 50 jours du premier tour, Nicolas Sarkozy veut présenter aux Français des excuses pour cette embarrassante augmentation de salaire c’est son droit et sa liberté. Pour autant, il doit cesser de faire porter à d’autres la responsabilité d’une décision qu’il a prise et qu’il doit assumer.