Ce soir, ce n'était pas une séance délocalisée du GJE comme aurait pu nous faire croire le costume de l'Oliv tel qu'on peut le rencontrer maintenant très fréquemment dans quelque palace parisien, mais simplement une repas d'anniversaire (un peu pantagruélique j'en convient) en compagnie de quelques ami(e)s fin(e)s connaisseurs et gastronomes. Pas de prise de notes pendant ce repas, donc des impressions un peu brutes jetées "a posteriori".
Au menu :
* amuse-bouche variés,
* saumon cru mariné, sa salade de fenouil sauce crémée,
émietté de fromage de chèvre à l'huile de truffe,
* coq au vin de Chassagne et sa garniture de pâtes,
* plateaux de fromages : chèvres, vaches
et pâtes persillées,
* tarte tatin, cannelés maison.
Pour accompagner et faire glisser :
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Côte du Jura, Chardonnay Flor 2008, domaine Baud : un chardonnay très frais, simple mais bien construit, tension assez sensible mais bien contrebalancée par un côté "vanillé" - en fait un léger velouté - en finale. Bien++
Anjou, Authentique 2007, domaine Philippe Delesvaux : je confesse là mon erreur d'un carafage un peu trop appuyé. Résultat, une touche d'oxydation assez marquée qui a masqué les qualités du vin. Pour ma part, hormis un nez clairement sur la pomme et des touches poussiéreuses, j'y ai décelé une belle construction tendue, minérale à souhait, un fruité 'floral' très cristallin. La finale, intacte, est vibrante et très gourmande. Bien++ (sans doute Très Bien sans carafage.
Puligny-Montrachet 2008, domaine Paul Pernot : bouchonné !
Pernand-Vergelesses Premier Cru Sous Fretille 2006, domaine Rapet père et fils : Equilibre entre la minéralité crayeuse de la montagne de Corton, une certaine corpulence et une maturité élevée du millésime. Impression de légère sucrosité, mais respectant la trame tout en longueur du cru. Au même titre que le prochain vin, très bel accord avec le saumon. Très Bien.
Meursault-Santenots Premier Cru 2009, domaine du Marquis d'Angerville : un nez très grillé, à la Coche Dury , avec un supplément de fraicheur par des fragrances mentholées très intenses. Magnifique dès les premières senteurs. la bouche est complètement raccord. Amertume noble traduisant la jeunesse du vin. Corpulent mais équilibré, frais mais charpenté. Finale sensuelle, terriblement séductrice. Un seul bémol : boire sur le fruit les deux bouteilles restantes ou parier sur un vieillissement encore plus harmonieux ? Excellent.
Fleurie, Les Moriers, cuvée non filtrée 2007, domaine Chignard : fruits rouges intenses, presque réglissés au nez. Maturité et sensation légèrement acidulée. Un gamay de gastronomie très sérieux, élégamment construit que certains convives ont pris pour un Bourgogne ... Très Bien.
Nebbiolo d'Alba DOC, Valmaggiore 2006, domaine Sandrone : une relative déception. Si la différence de constitution se détecte au nez, la bouche est assez opulente, un petit manque d'élégance quand même. Sensation un peu (trop) boisée en finale. Bien++.
Clos de la Roche Grand Cru 1999, domaine Louis Rémy : nez typique du Bourgogne de belle origine : fruits rouges et noirs, pointes d'épices. Bouche bien construite, sérieuse, corpulente, sans défaut ... mais manquant d'émotion. Un bon bourgogne, sans doute plus au niveau d'un premier cru que d'un grand cru. Bien++.
Savennières Roche-aux-Moines, domaine Laroche 2004 : très belle expression de Savennières. Nez très chenin, touches minérales associées à des notes de miel et de fleurs odoriférantes (acacia). Bouche fraîche, tendue, très schisteuse, avec une impression de très légère sucrosité (alors que la teneur en SR est très très faible), en fait une belle rondeur. Finale toujours sur une tension vivifiante et salivante. Très Bien.
Condrieu, la Berne 2009, domaine Philippe Faury : Changement complet de registre avec ce vin presque exubérant. Sirop et abricots sucrés au nez, complété par une pointe de miel et une sensation déjà très saline. La bouche est tout en rondeur, mais sans mollesse. Amers agréables, qui apporte de la fraîcheur. Finale sphérique et enveloppante. Très Bien.
Sauternes, château la Tour Blanche 2004 : Agrumes et abricots confits, notes rôties élégantes au nez. Bouche de demi-corps, avec une sucrosité mesurée. Très onctueux. Un vin plus en dentelle qu'en puissance. Très Bien.
Pacherenc du Vic Bilh doux, cuvée Brumaire 2007, château Bouscassé : une meilleure impression que très récemment. J'ai adoré le côté tourbé, charbonné et rôti du vin. Sur un équilibre très minéral, notes d'abricots secs, de fruits exotiques et même de truffe blanche. Magnifiquement buvable. Excellent.
Alsace Gewürztraminer Grand Cru Zinnkoepflé, SGN 1994, domaine Rominger : un peu déçu par ce vin. Si le caractère GWZ est décelable au premier nez, avec cette impression de corpulence et d'épices confites. Notes de menthe. La bouche a pratiquement mangé ses sucres. Il en résulte un vin tout en élégance et en fraîcheur, malgré sa structure. Bien+++.
Un grand merci à toutes et à tous pour votre bonne humeur, même si l'étiquette a du un peu en pâtir en fin de soirée ...
Enfin, je vous présente le nouveau couteau "cheval" qui m'a été offert lors de cette soirée. Une attention qui m'a vraiment beaucoup touchée. Merci les amis.
Bruno