Chaud public avant le coup d'envoi de France-Angleterre...
Ah, on me dit que ce sont des militants UMP
Alors, pendant une heure, le chef de l’état galvanisé a prononcé ce discours qui doit être la base de sa reconquête. Qu'a t'on entendu? Un nouveau mea culpa sur les ratés du quinquennat, mâtiné de références à la crise dont le plus dur a été évité par le Président. Les cibles sont toujours les même, l’assistanat, les étrangers, et les syndicats, corps intermédiaires responsable de l'immobilisme. Mais, en cohérence avec la stratégie de décrédibilisation du candidat socialiste, l'accent était mis à la place de la France dans le Monde. Dans ce décor rappelant les conventions américaines, le président sortant a endossé l'image du protecteur, de celui qui a garanti la place de la France dans le monde, et qu'il se promet d'accentuer.
Comment? alors que François Hollande a eu l'outrecuidance de parler de modifications des traités européens, s'attirant l'opprobre des autres dirigeants conservateurs et la critique de la Sarkozie, le président lui se le permet. Pour réguler les flux migratoires, la France pourrait suspendre les accords de Schengen de manière unilatérale, pour forcer à leur négociation. De même sur la protection du commerce et un plan de soutien à l'échelle européenne, parallèle du Bail American Act que la France pourrait mettre en œuvre unilatéralement pour convaincre ses partenaires.
Mamie, Bruni et Depardieu à la rescousse...
Deux poids deux mesures, où l'évocation de la stature internationale ne semble autorisée qu'à Nicolas Sarkozy... Sans doute galvanisé par le soutien des poids lourds allemands, espagnols, italiens et anglais, le président s'offre le rôle du réformateur européen en majesté, forçant la réforme, étrange revirement....Le travail enfin et les 35 heures, ce supposé boulet de la réussite française qu'il faut faire sauter maintenant, comme une évidence 5 ans après son accession au pouvoir. Sans doute entre temps les syndicats étaient trop puissants pour empêcher leur remise en cause... Quant à avoir un programme, il faudra attendre encore, le président préférant ménager le suspens.
Mêmes ficelles ressorties, déni de responsabilité et une stature de président qu'il semble, à l'entendre, être le seul à pouvoir endosser, avec le coup de force sur l’Europe comme idée choc. Une opération de communication bien huilée en somme, soutenue par les ténors du sarkozysme qui se sont succédés depuis le début de la matinée à la tribune, pour pourfendre cet incompétent rival, laissant les bons morceaux au candidat. On a eu droit au retour des soutien people, rameutés pour donner de l'éclat de 2007 à la campagne, entendu un Gérard Depardieu parler d'un candidat qui ne fait que du bien, comme le Synthol de nos grand mères en somme... Pas de Jean-Louis Borloo ou de Rama Yade en revanche, qui avaient décliné l'invitation, pas plus que de Dominique de Villepin, convoqué à tort par le Parisien, sans doute trompé par le nom du lieu choisi.
Entre Spielberg et la Soupe au Choux
Sur sa soucoupe le candidat président va t'il enfin décoller?
Il faudra plus que des TGV et un décor de cinéma pour amener 50% des électeurs de son coté en mai prochain. Espérons que la surenchère de communication s’arrête ici, où bientôt les candidats comparerons leur chance non à la qualité de leur proposition, mais à la taille de leur estrade. Gageons que ce n'est pas forcément celui qui aura la plus grande qui l'emportera, et qu'il ne sera pas nécessaire d'en appeler à remplir les stades pour rameuter les foules.
Car ce qui nous a été offert aujourd'hui, n'est guère que la démonstration de force de l'UMP qui avait battu toutes ses sections pour rameuter le public. Car le président sortant à besoin d'aide comme le dit sa désormais habituelle conclusion. Aidez moi demande le chantre de la France forte, un comble... Ce grand meeting, achevé sous des vivats reste la dernière chance d'un candidat contesté. S'il lui a permis sans doute de rassembler son camp, et d'y remettre de l'ordre, on peut espérer que les français sauront voir dans cette démonstration une indécente démesure instrumentalisée pour les convaincre....
Enfin, un président qui conclut son discours un peu après 15 heures, car dans sa stratégie de reconquête se présente une autre étape. A l'heure ou l'équipe de France de rugby devient plus populaire que celle de football, pas question pour le président de manquer le coup d'envoi de France Angleterre. Il y a retrouvé ses adversaires François Holande et François Bayrou eux aussi conquis par la fièvre ovale. En période électorale pas question de laisser passer la moindre occasion.