Si le marché de la cosmétique bio est toujours en plein essor, celui de la beauté équitable peine à décoller. Quatre raisons à cela. Une offre balbutiante qui semble intéresser de plus en plus de consommateurs. Mais outre le fait que ces derniers ne sont pas toujours prêts à payer la différence de prix, il semblerait que cette offre, aussi timide soit-elle, reste encore trop peu visible, comme l’était celle du marché bio à ses débuts. Habitués au matraquage publicitaire, les consommateurs ne la voient pas ! Et puis quand bien même, l’argument équitable ne touche (hélas) pas aussi personnellement les utilisateurs que le bio et son atout en matière santé. Enfin, côté entreprises, la mise en place de filières d’approvisionnement équitables demeure une démarche de labeur, longue et coûteuse.
Dans l’esprit de cette réflexion se tenait, en octobre dernier, la deuxième édition de la Table Ronde « Parfums et Cosmétiques Équitables » réunissant plusieurs marques de parfums et cosmétiques engagées dans la mise en place de filières d’approvisionnement éthiques (ou sensibilisées à la thématique).
Dans le prolongement de la tendance bio, les filières équitables et éthiques commencent à se structurer en parfumerie et cosmétique avec ici un double challenge : proposer des produits élaborés dans dans le cadre de filières d’approvisionnement responsables, reposant sur le respect de l’environnement ET des conditions de vie des êtres humains, de tous horizons.
L’Occitane s’illustre dans ce domaine depuis plus de trente ans, notamment avec sa filière d’approvisionnement en beurre de karité, qui regroupe cinq coopératives et fait travailler près de 12 000 femmes au Burkina Faso.
Pour les différents protagonistes de la beauté équitable, développer l’offre est donc de première nécessité. En France, le marché des parfums et cosmétiques issus du commerce équitable reste encore très marginal contrairement à celui d’Angleterre poussé par des grandes marques dynamiques et par un engouement avéré des consommateurs. Les filières équitables demeurent encore peu nombreuses, en raison des surcoûts occasionnés mais aussi du temps nécessaire pour mettre en place ces partenariats sociaux avec les communautés locales. « Mais cette un démarche progressive, avec différents paliers, on n’est pas obligé de tout faire tout de suite, il faut s’engager dans une démarche de progrès avec une planification sur 2 ou 3 ans, » rappelait Claudie Ravel, Directrice générale et responsable marketing de la société Guayapi, parmi les pionniers en France dans ce domaine.
La beauté, version équitable, va donc poursuivre son chemin et pour vous montrer que certaines marques sont déjà en route, nous vous ferons prochainement le portait de celles qui montrent l’exemple. Vous pouvez d’ores et déjà lire celui de L’Occitane, Thémis, et l’article sur les parfums durables.
Source : Premium Beauty News