Abdelaziz Bouteflika aurait pu....
Il aurait pu bâtir, construire, édifier, développer, projeter l’Algérie dans la modernité.....
Il aurait pu réunir, rassembler, conscientiser, éduquer....
Il aurait pu réconcilier les positions les plus inconciliables, ouvrir la porte et tendre la main pour que les Algériens soient fiers d’eux-mêmes et de leurs compatriotes....
Il aurait pu placer notre pays dans le concert des nations libres, jalouses mais surtout fières de leur identité et redonner un sens à l’Etat...
Il aurait pu répartir les richesses nationales de manière équitable, redonner leur dignité aux Algériens las de tirer le diable par la queue...
Il aurait pu entretenir l’espoir, encourager les initiatives, laisser les Algériens s’exprimer, susciter de nouvelles vocations, faire appel aux élites, se rapprocher des plus humbles...
Il aurait pu... marquer l’Histoire, la grande, éternelle, glorieuse de son pays, qui est aussi le nôtre...
Il aurait pu...
Mais il a préféré, vengeur, aigri, s’emparer de tous les pouvoirs, ne laissant rien lui échapper, contrôlant tout, institutions, médias, économie, partis, partisans et courtisans obséquieux, opposants avides, tous en attente de prébendes....
Il dirige, d’une main de fer dans un gant de fer...
Il préside à nos destinées dans un simulacre de liberté...
Il a fait mille fois le tour du monde qui l’a félicité, reconnu, adoubé, et fait docteur honoris causa des plus prestigieuses universités...
Il aurait pu....
Mais qu’a-t-il fait ?
Il s’est retranché dans un bunker inaccessible, isolé de la réalité, croyant détenir l’ultime vérité.... Il s’est coupé de ce Peuple dont il n’a que faire et dont il méprise la voix. Des voix qui ne comptent pas même pour des élections fictives qui lui apporteront toujours une illusoire majorité dans laquelle il se mire, narcisse fané qui lui fait croire , dans un onanisme pervers qu’il est le Maitre absolu...
Ses députés lui obéissent dans un mouvement soigneusement calculé, levant la main pour tout acquiescer, contre espèces sonnantes et trébuchantes....
Ses ministres, toujours dans la crainte d’une disgrâce, n’ont rien à dire....
Que pourraient-ils dire d’autre que le chef a dit, comme Jacques a dit.....
Oui, il est le chef...le chef d’un Etat en délabrement... D’un Etat en déconfiture....D’un Etat critique que personne ne peut critiquer...D’un Etat laissé aux fonctionnaires, bureaucrates charognards corrompus de la pire espèce... d’un Etat qui a abdiqué devant la volonté hégémonique d’un seul homme qui n’est pas un Homme d’Etat....
(Toute ressemblance avec une personne vivante ou ayant existé serait-elle une coïncidence ?)
Moncef Allaoui