Harkis, des mots pour relancer la générosité sociale...
Qui cherche un second souffle. Tel est l'objectif du candidat Nicolas Sarkozy pour relancer la générosité des promesses. Susciter une nouvelle mobilisation pour proposer sa recette vitaminée.
Quelques jours avant le 50e anniversaire des accords d'Evian, qui ont mis un terme à la guerre d'Algérie, Nicolas Sarkozy est venu à Nice apurer le contentieux aux supplétifs de l'armée française suite aux promesses de sa campagne de 2007. Des promesses qu'il n'a pas tenues.
Monsieur Nicolas Sarkozy a reconnu vendredi les injustices dont la France s'est rendue coupable à l'endroit des harkis, comme candidat à l'élection ou comme Président de la République. Car, s'il s'agit de redorer et soigné son image auprès des harkis, avec l'ambition de regagner les suffrages d'une communauté abandonné le reste du temps, ce n'est pas gagné.
Aujourd'hui, la communauté des rapatriés (harkis, pieds-noirs) est une cible électorale incontournable, estimée à 5 millions d'électeurs potentiels (3,5 millions de pieds-noirs et 1,5 millions de harkis).
En 2007, une grande majorité des rapatriés avaient voté pour Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, si la chasse aux voix est ouverte les harkis ne seront pas dupes.
Dans un discours, Nicolas Sarkozy a officiellement reconnu que les autorités françaises s'étaient rendues coupables d'injustice et d'abandon envers les harkis recrutés par l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Et reconnu que la France avait une dette à leur endroit, sans toutefois parler de responsabilité et de réparation.
Mais, malheureusement devant la presse, Nicolas Sarkozy s'est exprimé comme candidat en évoquant les souffrances des harkis et non comme le Président de la République. Cela change tout, le masque des promesses est vite tombé et je lui dis simplement que les harkis ne crient pas leurs colères, mais ils crient à l'injustice et à l'oubli. Effectivement, on ne peut construire avec le Front national mais aussi avec l'UMP.
Si une faute a été commise ce n'est pas les harkis, c'est par la collectivité qui depuis 50 ans n'a jamais été à la hauteur de nos espérances. Depuis le premier hommage aux harkis, ils reçoivent l'hommage solennel de la Nation. Mais rendre hommage ne suffit pas, c'est une question d'honneur de réparer les fautes qui ont été commises. Tous les harkis envers qui la France a une dette, la France leur doit réparation.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy n'a cependant pas répondu à la principale revendication des harkis, à savoir la reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans le massacre de leurs pairs lorsque la France a quitté l'Algérie. Les harkis ne veulent plus des discours qui sonne dans la continuité de ceux que l'on a depuis 50 ans où chaque candidat ne tient pas ses promesses de campagne électorale.
Pour conclure, les harkis réclament l'indemnisation des biens spoliés et la réparation des préjudices moraux subis. Arrêtons de mobiliser des faux moyens pour aider les enfants de harkis en matière de recherche d'emploi, de formation, de logement, d'une Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie qui d'après quelques uns n'a plus de président.