On apprenait le décès ce matin de Jean Giraud, également connu sous le pseudonyme de Moebius, par une dépêche de l’AFP. Né le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne, Jean Giraud avait suivi une formation de graphiste à l’Ecole des arts appliqués de Paris avant de débuter, en tant que dessinateur, dans la presse enfantine catholique. C’est pourtant sa rencontre avec Jijé, qui le prend sous son aile et le forme à ses méthodes de travail, qui marquera pour longtemps la carrière de Jean Giraud. Peu de temps après avoir servi d’assistant sur la série Jerry Spring, il est remarqué par le scénariste Michel Charlier, qui lui confie le dessin d’une toute nouvelle série western qui marquera des générations entières de lecteurs : Blueberry.
En même temps, Jean Giraud s’invente un alter-ego, sous le nom de Moebius. Cette signature, apparue dès le début des années 60 dans les journaux du Professeur Choron, sera celle qui lui permettra d’explorer l’espace et le temps. Il s’inscrit alors dans l’histoire du Neuvième Art, à la fois père fondateur du renouveau de la bande dessinée franco-belge (il est l’un des quatre créateurs de la mythique revue Métal Hurlant avec Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet et Benoît Farkas) et pierre angulaire de la science-fiction en bande dessinée.
Réclamé comme influence par la plupart des grands auteurs graphiques, qu’ils soient européens, américains ou japonais, Moebius doit sa notoriété à l’immense résonance qu’a reçue la revue Métal Hurlant de par le monde, mais aussi par les nombreux projets cinématographiques auxquels il a été associé. Si George Lucas n’a jamais vraiment reconnu son apport pourtant évident, Moebius est malgré tout crédité au générique de films marquants comme Tron, Alien, Abyss ou le moins connu Maîtres du temps.
Récemment, il avait fait l’objet d’une superbe rétrospective organisée par la Fondation Cartier du 12 octobre 2012 au 13 mars 2011. Sa dernière exposition d’envergure s’est tenue à Cherbourg du 17 juin au 31 décembre 2011 sous le titre Moebius Multiple(s).
Moebius laisse derrière lui plusieurs générations de lecteurs orphelins.