Le LSD ou acide lysergique diéthylamide, un psychotrope hallucinogène puissant pourrait bien « aider » les personnes alcooliques à cesser de boire, selon cette analyse de 6 études scientifiques menés à l'époque où le LSD était encore utilisé pour traiter certains troubles psychiatriques. Cette étude de Norwegian University of Science and Technology (NTNU) et de la Harvard Medical School publiée dans le Journal of Psychopharmacology, ne signifie pas qu'il s'agit de passer de l'alcool au LSD !
L'analyse a porté sur 6 études publiées entre 1966 et 1971, portant sur le potentiel de cet hallucinogène puissant pour traiter l'alcoolisme. Créé dans les années 30, le LSD avait alors suscité un grand intérêt pour ses possibles utilisations médicales. Le LSD dans les années 60, le LSD était prescrit à certains patients atteints de troubles mentaux mais aussi d'anxiété et de phobies jusqu'à ce qu'on commence à penser qu'il pourrait causer certains préjudices à long terme et donc avait été ensuite retiré. Depuis ces études prises en compte, l'utilisation récréative du produit s'est développée et les perceptions sociales et médicales sur les méfaits des drogues ont évolué, et, indépendamment de ces résultats, il est très peu probable que le rapport bénéfice –risque du LSD soit finalement jugé positif pour la dépendance à l'alcool.
Rappelons tout de même que le LSD ou acide lysergique diéthylamide est une substance illicite, ses effets sont très imprévisibles selon l'usager, et sa prise entraine un risque élevé de troubles psychologiques à court et long terme.
Mais, selon les auteurs, les essais analysés suggèrent que le traitement des alcooliques avec des doses individuelles de LSD en combinaison avec les interventions psychosociales peut aider à prendre en charge la dépendance. Le LSD permettrait aux patients de mieux comprendre leur comportement, d'être plus motivés à construire et à maintenir un mode de vie sobre. Leur méta-analyse, a combiné les données de tous les essais pertinents qui ont porté sur le LSD, soit 5 essais menés aux Etats-Unis et 1 au Canada, portant, au total, sur 536 individus âgés de 30 à 50 ans, tous des hommes sauf 2 femmes. 61% avaient été assignés au hasard à recevoir une dose de LSD (comprise entre 210 et 800 microgrammes) et 39% un traitement placebo. Les participants étaient en demande de traitement contre l'alcoolisme.
Des données d'efficacité à court et moyen termes: 59% des participants ayant pris du LSD en prenant (185 sur 315) et 38% des contrôles (73 sur 191) ont connu des améliorations avec une consommation d'alcool réduite dans un premier temps du suivi. Les résultats consolidés des 6 essais démontrent une probabilité accrue et pratiquement double, de réduction de l'abus d'alcool, avec un traitement par LSD par rapport au placebo (OR : 1,96, IC : 95% de 1,36 à 2,84). Mais ces améliorations significatives n'ont été observées qu'à suivi à court et à moyen terme. Mais les études rapportent aussi 8 cas d'effets indésirables au moment de la prise du médicament, l'agitation, un comportement anormal, des crises.
Les chercheurs concluent néanmoins qu'une seule dose de LSD, donnée dans le cadre d'un programme de sevrage de l'alcool, est associée à une diminution de la consommation abusive d'alcool. Mais, encore une fois, compte tenu des risques possibles, il est peu probable que le LSD soit testé plus avant pour la prise en charge de la dépendance à l'alcool.
Source:Journal of Psychopharmacology. Published online March 8 2012 doi: 10.1177/0269881112439253 Lysergic acid diethylamide (LSD) for alcoholism: meta-analysis of randomized controlled trials (Visuels NHS)
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