Interview : Nasser, un boucan d’enfer

Publié le 10 mars 2012 par Eatart @eatartblog

Interview : Nasser, un boucan d’enfer


Mélange jouissif entre riffs puissants et savoureuses boucles électroniques, Nasser nous livre un son électro-rock sans concession.

Ils donnent des lives surchauffés aux quatre coins de la France et ont parcouru la majeure partie des festivals. Ils bousculent la scène electro-rock avec un son plus qu’énergique et apportent un bol d’air frais à l’environnement musical marseillais. Ce groupe a également sorti trois EP avant de nous proposer leur premier album intitulé #4 en Avril 2011. Et oui chers lecteurs, il s’agit bien de Nasser dont nous vous parlons. Savant acronyme des prénoms des membres du groupe, Nicolas, Simon et Romain aka Nasser,  continuent leur ascension et nous font toujours transpirer pendant leurs concerts. Romain (machines) a bien voulu répondre à nos questions. Rencontre.

Salut les Nasser ! Et si vous nous racontiez comment le groupe s’est formé ?

Le groupe est né de la rencontre de Doublezero et de Simon. Nico et moi même, Romain, réalisons des films sous le pseudonyme de Doublezero dans une boite de production qui s’appelle Partizan. Il y a 5 ans, nous avons commencé à travailler avec Simon qui composait alors la musique de nos publicités.  Quelques nuits d’ivresse plus tard et le projet Nasser vit le jour.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous tourner vers la musique ?

Rien de particulier en fait. On est des artistes, tu sais. Qu’on s’exprime avec une guitare, une caméra ou un pinceau, c’est la même chose. Si on kiffe on fait. Et là, putain on a kiffé !

Pourquoi ne pas user de vos compétences en vidéo dans vos lives comme peuvent le faire 2 Many djs par exemple ?

Pour une raison simple. Pour nous, quand un groupe est sur scène, il est censé apporter au public un tel plus par rapport à ses disques que projeter des images ne viendrait que brouiller sa prestation. C’est quand même un moment magique, une putain de rencontre.  La majeure partie des groupes ou djs qui font ça le font parce qu’ils pensent, bien souvent à juste titre, que leur présence sur scène n’apporte pas grand chose.  Ils feraient mieux de penser leur live, de le réflechir, de faire une scénographie qui les font vraiment bander ou de ne pas monter sur scène, plutôt que d’essayer de faire genre .  C’est un peu comme porter une perruque, tu vois ?

Ouais. Nasser porte l’étiquette de groupe « electro-rock ». N’est-ce pas trop dur de conjuguer ces deux univers ?

Non.

Parlons de votre LP #4. Comment s’est passé l’enregistrement en studio ? Quelle est votre manière de composer vos morceaux en général ?

 En fait, au début, on a un peu tatonné, on ne savait pas trop. Et puis c’était normal, c’est assez effrayant comme responsabilité. Mais, petit à petit nos places se sont définies d’une façon super naturelle, chacun sait alors chacun fait.
Simon compose une basse, une esquisse, une maquette. Pendant que moi, de mon coté, j’écris des textes comme ça, un peu dans le vent, des ressentis. Ensuite, on confronte les deux parties et généralement, vu que nous sommes des putains de frèros avant tout, on trouve que ce riff fonctionnera bien avec telle idée. Intervient alors Nico. Il prend ces deux entités et il les mélange. Mais attention, il les mélange pas comme Simon ou moi nous l’aurions fait.  Il s’isole, suit son instinct. Le lendemain, on écoute le résultat ensemble tous les 3, on est fier, on sourit et on va boire des coups. C’est ça Nasser.

En fait pour #4 tout a été très vite, on comprenait pas vraiment ce qu’il se passait. Le projet démarrait à peine, on a vu que ça marchait alors on a envoyé les pieds.  Chaque nouveau morceau qu’on faisait allait être sur le disque.

Jessie Chaton (Fancy, General Elektriks) est présent sur 2 morceaux, Father et Wake Up. Vous avez également fait appel à Kid Francescoli sur Lust and Love. Comment se sont déroulées ces collaborations ?

Ben, pour le Kid, assez logiquement en fait. On se connait depuis super longtemps. C’est un poto.  Ca nous est paru évident de tenter une track avec lui. Comme il est super talentueux, alors « Lust and love » est né.

Avec Jessie, c’est une autre histoire. On aime beaucoup ce qu’il fait et on suivait son parcours avec admiration. Il se trouvait par hasard qu’on avait une copine en commun. Alors on lui a demandé qu’elle le tease. On sait jamais, sur un malentendu…
Un soir, nous jouons à la Flèche d’Or et durant le concert, Simon me dit : « Regarde qui est devant là ! ». C’était Jessie. Putain, on était super content. Après le concert, nous sommes allés le voir et nous avons fait connaissance. C’est un mec chanmé. La suite, c’est l’histoire d’une rencontre musicale et humaine. On lui a dit qu’on aurait bien aimé qu’il nous donne son ressenti par rapport à l’album qu’on finissait. Il est venu à Marseille puis on a fini par enregistrer 2 titres ensemble, « Wake Up » et « Father ».

Quel a été le morceau le plus compliqué à composer dans cet LP ?

Honnêtement ? Aucun ! Tout a été si rapide. On a pas trouvé ça compliqué. Par contre, pour le prochain, #5, c’est une autre histoire !

Votre morceau préféré, le plus kiffant à jouer en live ?

Pour ma part, The Shooter. Dans le set actuel, c’est le morceau qui sert de bascule entre le début du live et la partie « furie » . C’est à ce moment que nous allons savoir ce que va donner le concert. J’adore cet instant.

Faisons un focus sur les lives justement. Vous faites énormément de dates et de festivals. Quel live/festival a été un tournant pour le groupe ? 

Les Eurockéennes de Belfort. Après ce concert, on a commencé à réaliser ce qu’il se passait pour nous. C’était un grand kiff.

Quel est votre meilleur souvenir « live » ?  

Il y’en a tellement… Pour n’en citer qu’un, on va dire le Montreux Jazz Festival. C’était énorme !

Et en temps que spectateurs, un festival que vous affectionnez particulièrement ? 

Marsatac !

Vous êtes Marseillais. Marseille and Anywhere…(un des morceaux de #4) On vous sent assez chauvins ! Quelle image avez-vous de la ville au sens culturel ? Que faudrait-il améliorer selon vous ?

A peu près tout. On adore cette ville, forcément puisque c’est la nôtre. Mais cet amour qu’on a pour Marseille ne nous rend pas aveugle pour autant. En terme de culture, c’est le vide, une friche…Y’a tout à faire !

Si je regarde dans vos playlists persos, que puis-je y trouver du côté électronique et du côté rock ? 

Pour le côté rock du The Who, The Clash, Nirvana, The Black Keys… Et dans l’electro ce sera du Daft Punk, Dj Mehdi, LCD Soundsystem.

Quel est votre « WhatTheFuck » musical du moment ? (Un genre ou un morceau qui vous répulse totalement)

Aucun. Ce qui me répulse musicalement, je le définis comme n’appartenant pas à la musique.

Et pour terminer, votre dernier coup de coeur musical ?

Euh…Ah si ! Le dernier album de The Rapture, « In The Grace Of Your Love ». Une tuerie !

Nasser sera en concert au Tilt Festival à Perpignan le 16 Mars, au festival Electrochoc à Annemasse le 24 Mars et à Lo Bolegason à Castres le 31 Mars.

Julie Buda