Depuis les évènements douloureux de la crise postélectorale, plusieurs artistes, pour la plupart des chanteurs et non des moindres, ont emprunté le chemin de l’exil. Paul Madyss, John Kiffy, Gadji Céli, Serges kassy et bien d’autres, ont pour les uns, trouvé refuge dans des pays de la sous-région (Ghana, Bénin Togo, Guinée etc.) quand les autres, certainement plus nantis ont déposé leurs valises en Hexagone.
Vivant en dehors de leur pays où ils sont applaudis et adulés par leurs fans, ces artistes disent craindre pour leur intégrité physique. Dans le même temps, les incitations pour leur retour au bercail, se multiplient du coté des autorités et de leurs confrères restés sur place. Car à la vérité, on n’est mieux que chez soi. De plus, même si la situation sécuritaire n’est pas encore totalement reluisante, il faut reconnaître que des progrès ont été faits. Si on peut constater encore ça et là quelques dérives dans les rapports entre certains hommes en armes et les populations civiles, il est bon de reconnaître que dans l’ensemble, l’indice de sécurité est actuellement sensiblement meilleur qu’il y a sept mois. Ainsi, des assurances ont été données aux artistes en exil de rentrer pour participer à la réconciliation nationale en cours. Plusieurs démarches visant à atteindre cet objectif, ont été entreprises, malheureusement sans succès. En dehors d’Angelo Kabila, l’ancien manager du groupe Magic System, les autres continuent de fuir leur pays. A l’instar de certains ténors de Lmp qui sont convaincus que leur sécurité sur le territoire ivoirien, ne pourra jamais être garantie tant qu’Alassane Ouattara, est au pouvoir, ces artistes n’envisagent pas également de retourner maintenant. Malgré leurs déclarations, on reste de plus en plus convaincus que Gadji Celi, Serges Kassy et les autres ne fouleront pas les bords de la lagune Ebrié, avant plusieurs mois voire, des années. C’est pourquoi, il convient de laisser le temps faire les choses. Car même si globalement les conditions de sécurité semblent s’améliorer comme nous l’indiquions plus haut, on s’interroge de savoir si ces artistes pourront circuler librement à Abidjan sans risque de se faire agresser. Il y a vraisemblablement une crise de confiance. Dans tous les cas, il semble qu’ils n’ont pas perdu grand-chose, d’autant que même en exil, certains tournent et donnent des spectacles. Comme quoi, ils ne sont pas tous aussi malheureux qu’on pourrait le penser. Le métier leur permet de vivre d’une manière ou d’une autre. Au fond, l’exil ne les aurait-il pas rendu service? D’autant qu’en dépit de leur assise au plan national, les Gadji Celi, Serges Kassy, et autres n’avaient pas encore réussi à se positionner véritablement sur la scène internationale. Ils pourraient donc mettre à profit cet exil pour se faire une place sur l’échiquier international. Un homme politique a dit un jour: « l’exil peut avilir comme il peut ennoblir». En tout cas, cet exil pourrait être bénéfique à ceux qui sauront en profiter. LI