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A mains nues tu creuses la terre pour y enfouir tes larmes
Enfant tu poses là tes tourments sous une fine couche de cette terre meuble
Puis regarde le ciel en son bleu impeccable
Laissant échapper encore une lourde perle salée
Qui roule sur ta joue rougie de vent froid
*
Dehors vont les heures en leurs banal déroulement
Dedans le temps s’arrête
Suspendu aux instants de tendresse
Vaines amours laissées au lointain inabordable
Marin d’un temps qui ne sait que glisser
Sur la vague d’éphémères pensées
Tu reviens sur tes pas
Arpente encore un peu cette terre abandonnée
Reviens silencieux à tes mots délaissés
Priant que jamais ne s’en tarisse la source
*
Tu sais le jour qui affleure aux rideaux de dentelles
Tu sais là-bas l’âme chagrine de ton silence pesant
Tu sais aussi l’urgence à être là lové dans ta méditation
Lentement tu te lèves pour ne rien bousculer
Lentement encore va vers les sommeils encore lourds
Tu es le réveil
Celui qui marque le temps d’aller d’un bon pas
Pour ne rien lâcher de la course
*
Si longtemps tu fus migrant
Errant sans attache ni amis
Voilà qu’ici et là
Une fois tes racines prises
En ce lieu de pierre et de terre
Surgissent dans le noir
Multiples mains et pensées
Manosque, 9 janvier 2012
© Xavier Lainé, janvier 2012
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