By Croc-Blanc – Deux semaines déjà qu’electroCorp arbore son nouveau visage. Assez fièrement, d’ailleurs : il reste bien quelques retouches à faire, mais disons-le, ce nouveau lifting est quand même vachement moins foiré que les lèvres de feu de notre amie Lana Del Duck Rey. Les petites mains des chirurgiens ont bien travaillé donc, on pourrait presque croire que dans le secret de la salle d’opération, tout s’est bien passé. « Presque ». Ça n’aura pas échappé aux plus attentifs, on a quand même perdu 90% de notre contenu dans l’opération. Les aléas de la chirurgie expérimentale… Résultat, on se sent un peu comme une de ces vulgaires catins dont les gros boobs en silicone tout neufs cachent maladroitement un QI de canidé trisomique. Désagréable sensation s’il en est.
Le présent article a donc autant valeur de discours d’ouverture officiel que de mémo à usage des nouveaux lecteurs (ou tous ceux qui ne sauraient plus très bien ce que l’on fait exactement ici). Tous les articles de 2011 égarés quelque part dans le désert de l’internet ? Pas de problème. 10 albums pour résumer notre année et rappeler à tout le monde qu’electroCorp a toujours été une maison respectable.
Ce qu’on écoute sur eCorp : les 10 meilleurs albums de 2011
- Top 5 (sans ordre de préférence)
Qui a dit « Thank you, Captain Obvious » ? Certes, Nicolas Jaar était suivi de près depuis le très bon « Time For Us » sorti chez les brooklynois de Wolf + Lamb, on a attendu son album pendant des lustres et on peut dire sans risque qu’on l’écoutera pendant plus longtemps encore. Mais si ses errances électroniques de clown triste ont conquis toute la planète, on rappellera que la nébuleuse expérimentale et downtempo dans laquelle évolue Nicolas Jaar est loin d’être accessible au premier clampin. Il fallait bien un chef-d’œuvre tel que celui pondu par le bonhomme pour briser les frontières… Et résultat, le voilà propulsé superstar de la hype internationale, tout le monde n’a que son nom à la bouche et il se la pète un peu. Mais c’est bien mérité.
Ah, le Kid… C’est pas compliqué, sur cet album se trouve tout simplement le plus beau morceau techno de 2011. « That Hug » est une merveille sans nom. Enfin, tout ça c’est super bien expliqué dans cette super critique réalisée par nos soins, lisez-là. Et écoutez « That Hug », putain. Écoutez-le !
On ne saurait trouver meilleur titre pour cet album. Évasion nocturne moite et sensuelle, songe sombre et oppressant ou bande-son new-wave d’une nuit sans fin sur une autoroute irréelle, on ne sait pas trop. Les trois, sûrement. Kicks puissants et sans hâte, synthés rêveurs, mieux + mieux = superbetter. Comme disait l’autre, Scratch Massive, c’est le Kavinsky du milliardaire.
Parce que non, nous n’écoutons pas « que » de la techno pour sociopathe en puissance. Connan Mockasin est ailleurs, quelque part entre la pop indie et les champignons hallucinogènes. Son album, ovni puéril et magnifique, est emprunt d’une beauté étrange et fragile… On a tellement aimé qu’on en a parlé ici. Lisez-la, cette critique. Elle est bien.
La preuve par deux qu’en plus d’écouter de la techno dans des caves les soirs de week-end, on est bel et bien des affreux hipsters, c’est qu’on trouve encore ici un album pop. Peu nombreux sont ici ceux dont l’été n’a pas été bercé par les douces mélopées du quatuor anglais (qu’on avait peut-être enterré un peu vite). Aucune faute de goût dans cette douceur qui sent bon le farniente et le sable chaud. Metronomy a la classe et a signé sans conteste l’un des meilleurs opus de 2011.
- Top #5 to #10 (sans ordre de préférence) :
Ces quatre-là (Azari, III et leurs deux chanteurs) ont du groove (et surement d’autres trucs moins légaux) plein les veines, et ça se sent. House, Nu-disco, fièvre du samedi soir, cet album c’est que du bon. Mention spéciale à « Undecided », aller simple pour un live de Prince accompagné par Depeche Mode dans un backroom gay à Chicago en 1992. Jouissif.
La techno d’Agoria respire la classe et le bon goût, peut au choix faire danser, rêver ou chiller, bref, de la vraie musique racée comme on l’aime ici. Cocorico.
Grosse surprise que l’album de Douglas Greed sorti sur son propre label Freude Am Tanzen : un bel objet plein de poésie, de la techno contemplative riche, variée et sans faute de gout. Puisqu’on parlait d’Agoria juste au-dessus, KRL aurait définitivement eu sa place dans le catalogue d’Infiné… A ne pas rater.
Barcelone, soleil, mojito, micro-house : le label Mobilee sait décidément comment il faut nous parler. L’album de Rodriguez Jr. (encore un frenchie, comme son nom ne l’indique pas) est juste terriblement cool, essayez de pas passer à côté…
Les talents de bidouilleur de Jamie XX ne sont pas plus à présenter que la légende soul Gil Scott-Heron (rip). Cet album, qui aura été la dernière œuvre du poète américain, prend la forme d’une rencontre au sommet. Hypnotique, hypnotique, hypnotique…
Et sinon, on écoute de la deep-house.
Welcome back kids,
Croc-Blanc