Un commentaire récent suscité par mon billet « Aimer la France » a été écarté sous l’accusation infamante de racisme. Pour éviter à d’autres commentateurs d’être à leur tour sanctionnés, j’évoque ici le propos incriminé, en m’efforçant de ne pas donner prise à la même accusation. La première phrase de ce commentaire prêtait à quelque noble dignitaire une opinion relative au nombre d’étrangers présents dans notre pays. Je dois confesser que je ne vois pas en la matière quelle faute était ainsi commise.
Tout d’abord, la personne en cause n’était pas nommée et, les effectifs de la noblesse, bien que fort réduits, comportant encore dans notre beau pays plusieurs princes, je dois avouer que je n’ai pas compris à quel prince il était ainsi fait allusion. Bien plus, je ne vois pas en quoi cette appréciation était injurieuse. Si elle est parfois formulée par une de nos candidates à l’élection présidentielle, elle a aussi été proclamée sous des formes diverses par le ministre chargé d’assurer la paix civile dans notre pays, tout comme par son prédécesseur. Ces deux ministres n’ayant jamais fait l’objet de la moindre critique de la part de nos gouvernants, je ne pense pas que ce soit là l’origine de la mesure ayant frappé ce commentaire.
Dans la seconde phrase de ce commentaire, on assurait que ces étrangers avaient pour nationalité celle d’un pays de l’Est, créé en 1920 au traité de Trianon par le démembrement d’un empire constitué en 1867. Tombé sous le joug communiste, il en fut délivré il y a un peu plus de vingt ans. Certes, prétendre, sans aucunement le justifier, que le nombre d’étrangers en France était directement lié à des ressortissants de ce pays était assurément imprudent mais cette assertion n’avait rien de discriminatoire. Bien au contraire ! Elle pouvait même nous inciter à nous féliciter de la présence sur notre sol d’éléments héritiers d’une civilisation aussi glorieuse.
Je ferai une dernière remarque : la seconde phrase commençait par un article indéfini, ce qui l'exonère de tout péché de racisme. On le commet lorsque l'on substitue à l'article indéfini un article défini. On a parfaitement le droit de dire que " des Anglaises sont rousses " car c'est là une vérité aisément vérifiable. Parmi les Anglaises, il en est qui sont rousses. On bascule dans le racisme lorsque l'on affirme " les Anglaises sont rousses ", ce qui revient à attribuer à toute une population un trait présent chez quelques-uns de ses membres et qui plus est présent aussi dans d'autres groupes.