Comme son homologue de Man U, Moyes c’est un écossais pure souche, mais en revanche lui a uniquement coaché sur les pelouses anglaises. Son histoire d’homme de banc commence située non loin de Blackburn dans le comté du Lancashire au Nord-Ouest du pays. Il est alors joueur de l’historique*Preston North End quand en 1998 il est nommé entraîneur de l’équipe première tandis que la lutte fait rage pour se maintenir en division 3.
Malgré les difficultés sportives du club, le cadre est idéal pour se lancer dans le métier et Moyes se sent comme chez lui. La confiance des dirigeants aidant, il parvient à maintenir le club en finissant 15ème, mission accomplie. Le novice y prend goût et la saison d’après il termine 5eme et amène le club en « plays-offs », perdus face à Gillingham. Mais les Northenders bien emmenés par le tacticien écossais n’en démordent pas et l’année d’après, pas de « plays-offs », c’est en champion de division 3 que le club accède à l’échelon supérieur. Honorable, respectable même. Le petit promu, grand par son histoire nationale surf sur la vague du succès et Moyes amène ses troupes au Millenium de Cardiff et s’offre le luxe de disputer une finale de « plays-offs » face à Bolton, perdue. Le retour en Premier League est tout près et le coach à succès reçoit en cours de saison suivante les appels du pieds du second club de Liverpool.
Il prend donc les rennes d’Everton en grosse difficulté sportive, et comme à ses débuts à Preston, il joue le pompier de service. Il ne le sait pas encore mais c’est le début d’une aventure aussi longue que géniale qu’il est en train de vivre. Il enchaîne par une saison pleine et une très satisfaisante 7ème place. Alors désigné Entraîneur de l’année, il ne fait plus aucun doute, il est bien l’Homme de la situation. D’autant qu’il est celui qui a lancé un certain Wayne Rooney pour la première fois sur la pelouse de Goodison Park. Le premier passage à vide que connaît l’ancien défenseur de métier, c’est lors de la saison 2003-2004 qu’il intervient. Le club évite de très peu la relégation en se classant seulement 17 et premier non relégable. Pour autant, il est conservé par la direction du club, et bien leur en a pris. Cette saison sera la plus accomplie pour les Blues d’Everton sous la houlette du manager à la chevelure rougeoyante. Son équipe se classe 4ème avec la cerise sur le gâteau, une victoire face à l’ennemi juré dans le Merseyside derby, Liverpool, attendue depuis 1999. Dès lors Moyes devient intouchable au club, même si la campagne européenne est de courte durée** et une piètre 11ème place en championnat. Arrive ensuite la stabilisation du club en haut du tableau avec une 6ème position au classement et deux 5ème places deux ans de suite à mettre à l’actif du tacticien de 49 ans. Ne parvenant jamais à jouer les fauteurs de troubles au sein du « big four » anglais, Everton reste néanmoins un outsider aux places d’honneurs à ne pas négliger et comparable au Stade Rennais français. Et ces deux dernières saisons le club s’est classé 8ème et 7ème, dans le ventre mou du championnat. Un bilan plutôt positif, mais pour Moyes, aucun titre à se mettre sous la dent, seul une finale perdue de FA Cup en 2009 face à Chelsea vient éclaircir le palmarès de l’écossais.
Néanmoins le natif de Glasgow jouit d’une très belle côte de popularité, et il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs entraineurs anglos-saxons. Dans une culture où les rivalités entre clubs sont visibles chaque week-end, ce genre de destin plaît aux passionnés. D’ailleurs le 13 Mars prochain aura lieu le 212ème Merseyside derby, à l’aller les Blues s’étaient inclinés à Goodison Park 2 à 0. Mais avant c’est de Tottenham qu’il faudra se défaire à domicile. Deux échéances très importantes pour un Everton classé seulement 13eme mais qui reste sur une série encourageante de 8 matchs consécutifs sans défaite. La dernière défaite en date en Janvier dernier a eu lieu face à ce même Tottenham, en difficulté en ce moment. Pour le 459ème match sur le banc des Toffees, David Moyes se voit bien fêter 10 ans au sein du club par une victoire de prestige.
* Historique, Preston? Et bien oui, c’est l’un des clubs fondateurs du championnat anglais en 1888, et il en est même le premier vainqueur.
** Elimination au 3ème tour préliminaire face au futur demi finaliste de l’épreuve, Villareal.